Les cours du pétrole remontaient vendredi en cours d'échanges européens sans effacer leurs pertes sur la semaine alors que les marchés hésitent entre production américaine abondante et risque d'une perturbation des exportations iraniennes.

Vers 10h, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 73,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 27 cents par rapport à la clôture de jeudi.

Sur le New York Mercantile Exchange (NYMEX), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat de juin prenait 42 cents à 68,85 $ une heure après son ouverture.

Après que le pétrole a atteint fin avril des plus hauts depuis plus de trois ans, les marchés sont restés focalisés sur l'Iran, alors que les États-Unis menacent de sanctionner à nouveau les exportations du pays en sortant de l'accord sur le nucléaire.

L'Iran a averti jeudi qu'il quitterait l'accord sur le nucléaire si le président américain Donald Trump mettait à exécution sa menace de s'en retirer au 12 mai, accusant les Européens de chercher à faire davantage de «concessions» aux États-Unis.

«Cela alimente les craintes d'un choc sur l'offre», a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM, qui estime cependant qu'avec un délai de six mois pour les pays qui importent du pétrole iranien, le marché devrait garder l'équilibre.

«Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas une réaction instinctive des prix» en cas de fin de l'accord, a-t-il prévenu.

«Il est clair que le risque géopolitique est la clé de la hausse des prix, et s'il venait à s'apaiser, la production élevée des États-Unis pourrait entraîner une baisse des prix», a pour sa part estimé Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

«Le marché international voit réellement ses réserves s'amenuiser, mais les États-Unis se noient dans le pétrole», ont abondé les analystes du courtier Marex Spectron.

La production américaine a atteint sa dixième semaine de record de suite depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983, les États-Unis extrayant en moyenne 10,62 millions de barils par jour (mbj) contre 10,59 mbj la semaine précédente, selon des données publiées mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA).