Même si l'échéancier du 25 avril a été dépassé, les négociations entre le Massachusetts, Hydro-Québec et son partenaire américain visant à finaliser un contrat d'approvisionnement de 20 ans en sont aux « dernières étapes ».

Il reste néanmoins des « éléments clés » sur lesquels il faut trouver un terrain d'entente, comme les prix et les conditions, font valoir les compagnies d'électricité américaines du comité de négociations, dans le cadre d'une mise à jour effectuée auprès de l'État américain la semaine dernière.

Dans une missive destinée au secrétaire du département des Services publics du Massachusetts, Mark Marini, le comité attribue les retards à une série d'événements météorologiques - dont une importante tempête de neige - survenus au début du mois de mars ainsi qu'à l'incapacité des promoteurs du Northern Pass d'obtenir une autorisation essentielle au New Hampshire.

« Les compagnies ont dû répondre à de nombreuses urgences pour restaurer le courant dans les régions touchées, peut-on lire. Pendant ce temps, les membres du comité d'évaluation ont dû cesser leurs activités habituelles pour répondre aux urgences. »

Initialement, le Massachusetts avait retenu la proposition d'Hydro-Québec et de son partenaire Eversource dans le cadre d'un contrat visant à acheminer annuellement 9,45 térawattheures (TWh) pendant 20 ans à compter de 2020.

Toutefois, ce projet de ligne de transport s'est buté à l'opposition du New Hampshire, ce qui avait incité l'État américain à se tourner vers le projet New England Clean Energy Connect, qui sera réalisé par la société Central Maine Power et la société d'État québécoise.

« Cette situation a demandé beaucoup de temps à l'équipe d'évaluation et a essentiellement prolongé le processus de sélection de trois semaines par rapport à l'échéancier initial », fait-on valoir dans la lettre de deux pages.

Le coût de cette ligne de transport, dont la mise en service est prévue pour 2022, est évalué à environ 950 millions de dollars US aux États-Unis. Le tracé de 233 kilomètres en sol américain emprunterait le sud du New Hampshire pour rejoindre le Massachusetts. Au Québec, rien n'a encore été déterminé.

Une porte-parole d'Hydro-Québec, Lynn St-Laurent, a indiqué lundi que la société d'État a confiance que les négociations aboutissent « prochainement », sans toutefois aller jusqu'à fournir une date précise.

« Au cours des dernières semaines, les discussions se sont bien déroulées, a-t-elle expliqué au cours d'un entretien téléphonique. Il reste des points à régler. Je pense qu'avec un délai nous allons y arriver. »

Mme St-Laurent a rappelé que l'équipe responsable de l'évaluation du dossier pouvait amender les échéanciers selon ses besoins.

Le New England Clean Energy Connect ne compte toutefois pas que des partisans. En plus d'un trio de producteurs d'électricité du Maine, un groupe écologique s'est attaqué au projet en dénonçant son impact sur l'environnement.

Entre-temps, Eversource a déposé une demande de reconsidération auprès de la Commission d'examen du site au New Hampshire (NHSEC) vendredi dernier en lui demandant de réexaminer le projet Northern Pass.

« Nous avons présenté une solution qui répond convenablement aux problèmes évoqués par la commission lorsqu'elle a refusé d'octroyer le permis », a précisé le responsable des activités de la compagnie américaine au New Hampshire, Bill Quinlan.

Le Northern Pass, qui devait contourner la région des montagnes Blanches, avait déjà obtenu des permis de la part du département de l'Énergie et du U.S. Forest Service. Le projet a été rejeté par la NHSEC, qui a refusé de lui octroyer une autorisation essentielle.

Si elle échoue dans sa tentative, Eversource a déjà signalé qu'elle risquait de se tourner vers la Cour suprême du New Hampshire.

Même si le Massachusetts s'est tourné vers une autre option pour son contrat d'approvisionnement de 20 ans, Hydro-Québec et son partenaire américain continuent de faire valoir que le Northern Pass est un bon projet qui a toujours sa raison d'être.