Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse lundi, rebondissant à la faveur d'un attrait renouvelé des investisseurs pour les actifs jugés risqués, comme les matières premières, dans le sillage de Wall Street.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a terminé en hausse de 1,54 dollar par rapport à la clôture de vendredi sur l'Intercontinental Exchange (ICE), à 68,65 dollars.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de mai a gagné 1,36 dollar pour clôturer à 63,42 dollars.

Pour justifier cette progression, «on pourrait citer le repli du dollar, l'anticipation d'un recul des réserves de brut aux États-Unis, la montée des tensions au Moyen-Orient ou l'arrivée au poste de conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump de John Bolton, un homme qui s'est plusieurs fois prononcé en faveur d'actions militaires plutôt que diplomatiques», a relevé Robert Yawger de Mizuho.

«Mais le pétrole est (ce lundi) surtout porté par la vigueur de la Bourse de New York», a-t-il estimé.

À Wall Street, les principaux indices ont débuté la séance sur les chapeaux de roue lundi et évoluaient encore au moment de la clôture du marché du pétrole en hausse d'environ 1,5%.

La reprise des cours de l'or noir n'efface toutefois pas les pertes de plus de 4% enregistrées sur la semaine dernière et alimentées en grande partie par les tensions commerciales entre Washington et Pékin.

«Les marchés ont de bonnes raisons de s'inquiéter, car le conflit entre la Chine et les États-Unis pourrait être mauvais pour la croissance mondiale, et donc pour la demande de pétrole», a noté Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

La hausse continue de la production américaine de brut pèse aussi sur le marché alors que les entreprises ne cessent de forer aux États-Unis à en croire le dernier rapport hebdomadaire de la société Baker Hughes.

Selon cette entreprise de services aux entreprises du secteur pétrolier, le nombre de puits actifs aux États-Unis a augmenté de 11 sur la semaine, à 808 puits. Cet indicateur est vu comme un signe avant-coureur de la production américaine, qui évolue sur ses plus hauts historiques.

Cependant, certains acteurs du marché voient également des raisons de parier sur une perturbation de l'offre mondiale.

«Les réserves mondiales sont en baisse, la production vénézuelienne chute et la Libye pourrait être secouée par de nouveaux troubles politiques», a résumé M. Schieldrop, qui voit également le probable rétablissement des sanctions américaines sur les exportations iraniennes comme un soutien aux prix.