Les cours du pétrole coté à New York et Londres ont reculé jeudi après avoir fortement avancé lors des deux séances précédentes, alors que le marché digère les baisses hebdomadaires des stocks de brut américain.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 68,91 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 56 cents par rapport à la clôture de mercredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance a perdu 87 cents à 64,30 dollars.

Le Brent avait frôlé les 70 dollars en cours d'échanges asiatiques quand les deux références ont atteint leur plus haut niveau depuis plus d'un mois et demi à 69,86 dollars pour le Brent et à 65,55 dollars pour le WTI.

Les cours du pétrole new-yorkais et londoniens ont pris plus de 2% lors de chacune des deux précédentes séances.

«Plus la hausse est forte plus le risque de recul est grand ensuite», ont indiqué les analystes de Commerzbank.

Hormis ce recul technique jeudi, «le marché reprend des couleurs, car la période récurrente de maintenance des raffineries touche à sa fin et la demande de brut devrait reprendre», ont noté les analystes de Morgan Stanley.

Selon un rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA) mercredi, les réserves commerciales de brut ont reculé de 2,6 millions de barils pour s'établir à 428,3 millions.

La production américaine a en revanche battu des records, à 10,41 millions de barils extraits par jour, au plus haut depuis que ces données sont compilées par l'EIA.

Cette hausse de la production n'a semble-t-il pas inquiété les investisseurs outre mesure, alors que le Comité de suivi de l'accord de baisse de la production de l'OPEP et de ses partenaires, le JMMC, a affirmé que le degré de respect de cet engagement dépassait à nouveau les 100%.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et dix autres producteurs, dont la Russie, se sont fixé des objectifs de limitation et de baisse de leurs extractions jusqu'à fin 2018 pour assécher les abondantes réserves mondiales.

«Vu la croissance de la demande et le fait que, selon nous, l'OPEP va dépasser son objectif de rééquilibrage du marché», les prix pourraient encore grimper, ont jugé les analystes de Goldman Sachs.

Le raisonnement ne fait cependant pas l'unanimité sur les marchés.

«La croissance de la production de pétrole de schiste aux États-Unis va plus qu'absorber la demande mondiale, et le marché sera en léger surplus en 2018», ont argué les analystes de Capital Economics.