Le pétrole a légèrement progressé mercredi après un rapport mitigé montrant une forte hausse des stocks de brut aux États-Unis mais aussi une baisse des réserves dans la ville de Cushing, centre névralgique pour les prix de l'or noir, et des stocks de produits raffinés.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a gagné 23 cents pour clôturer à 64,73 dollars.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison à la même échéance, dont c'est le dernier jour de cotation, a terminé à 69,05 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 3 cents par rapport à la clôture de mardi.

Les réserves commerciales de pétrole brut, après dix semaines consécutives de baisse, ont enregistré une progression hebdomadaire bien plus forte que prévu aux États-Unis selon des chiffres publiés par le département américain de l'Energie (DoE): elles ont augmenté de 6,8 millions de baril lors de la semaine achevée le 26 janvier.

Les analystes interrogés par l'agence Bloomberg tablaient sur une augmentation de seulement 900 000 barils.

«C'est une hausse impressionnante, qui a été alimentée par une montée inattendue des importations et par le ralentissement de la cadence des raffineries», a commenté Andrew Lebow de Commodity Research Group.

«Mais d'autres facteurs sont venus tempérer cet élément, en premier lieu la baisse des réserves à Cushing», a-t-il ajouté. C'est dans cette ville de l'Oklahoma que sont stockés les barils de WTI servant de référence au pétrole coté à New York.

Les réserves d'essence ont parallèlement baissé de 2 millions de barils et celles des autres produits distillés (diesel et fioul de chauffage) de 1,9 million de barils.

La production de brut a quant à elle, comme prévu, poursuivi sa hausse, les États-Unis extrayant en moyenne 9,92 millions de barils par jour (mbj) contre 9,88 mbj la semaine précédente. C'est son plus haut niveau depuis que ces statistiques ont commencé à être compilées en 1983.

«La production américaine continue d'accélérer, comme l'a prouvé le groupe ExxonMobil en annonçant vouloir tripler ses extractions de pétrole de schiste dans le bassin de Permian sur les sept prochaines années», a souligné Stephen Brennock, analyste chez PVM.

Ce bassin de l'ouest du Texas et du sud-est du Nouveau Mexique est particulièrement observé par les marchés car c'est là que se situent nombre de puits de pétrole de schiste.

Le DoE prévoit que les producteurs américains, qui profitent de la récente montée des prix du baril pour accélérer leur activité, fassent passer les extractions d'or noir aux États-Unis au-dessus de la barre symbolique des 10 mbj cette année. Ce qui fait craindre à certains analystes une surabondance de l'offre et dans la foulée un possible repli des prix.

Le renchérissement du pétrole a en effet été en grande partie porté par les efforts effectués depuis un an par les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétroles (OPEP) pour réduire leur offre sur le marché mondial.