Le prix du pétrole new-yorkais et londonien a terminé en hausse mardi, engageant sa consolidation après avoir chuté depuis l'annonce de la prolongation jeudi d'un accord de réduction de production pétrolière entre l'OPEP et ses partenaires.

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en janvier, référence américaine du brut, a pris 15 cents pour clôturer à 57,62 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a terminé à 62,86 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en progression de 41 cents par rapport à la clôture de lundi.

Une première prolongation en mai de l'accord entre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses partenaires visant à diminuer l'offre de brut sur le marché mondial avait abouti à une chute d'environ neuf dollars sur le WTI et le Brent dans le mois qui avait suivi son officialisation.

Comme en mai, les investisseurs avaient largement anticipé la nouvelle extension de l'accord décidée jeudi dernier et avaient fait fortement monter les cours avant la réunion. Le repli des prix qui s'en est suivi s'est rapidement tari.

«En mai l'effet des coupes de la production sur les stocks mondiaux se ressentait peu et les marchés avaient été déçus d'une poursuite de l'accord sans durcissement des quotas», a rappelé Gene McGillian de Tradition Energy.

«Cette fois on assiste à une baisse significative des stocks de brut et d'essence depuis quatre mois, à un niveau inégalé depuis deux ans», a-t-il ajouté.

«Le pétrole est maintenant dans une fourchette de prix entre 56 et 60 dollars et semble avoir digéré la réunion de l'OPEP. Les investisseurs se tournent vers 2018 et les prévisions d'offre et de demande mondiale», a analysé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Production record

Si l'OPEP maintient son niveau de production de novembre, le marché du pétrole sera équilibré au deuxième trimestre 2018, anticipent les analystes de Commerzbank. Avant cela, ces analystes préviennent d'une possible correction à venir sur le marché, une surabondance de l'offre de l'ordre de 500 000 barils par jour étant à anticiper au premier trimestre.

L'une des grandes inconnues concerne par ailleurs la production américaine, non soumise à l'accord du cartel.

Les États-Unis ont connu quatre semaines de suite de record dans leur production de brut, un cinquième record pouvant être décroché lors de la publication mercredi des statistiques hebdomadaires du département américain de l'Énergie (DoE).

«La production américaine va atteindre 10 millions de barils par jour dans les trois à six mois. Cela va diminuer les effets de la décision de l'OPEP bien que les prévisions de demande mondiale soient fortes. Si ces dernières déçoivent, il faut s'attendre à un retournement du marché», a indiqué M. McGillian.

Concernant les stocks américains, les analystes tablent sur une baisse de 2,32 millions de barils des réserves de brut, sur une hausse de 2,38 millions de barils des réserves d'essence et sur une hausse de 1,05 million de barils des réserves de produits distillés, selon la médiane d'un consensus d'analystes compilé par l'agence Bloomberg.