Le prix du baril de pétrole coté à New York s'est légèrement apprécié jeudi, aidé par la hausse de tarifs pratiqués par l'Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, référence américaine du brut, a clôturé à 54,54 dollars sur le New York Mercantile Exchange après avoir oscillé entre pertes et gains pendant la majeure partie de la séance, prenant ainsi 24 cents.

«Le marché continue d'être soutenu par la baisse des stocks de produits pétroliers aux États-Unis et l'anticipation de la prolongation de l'accord conclu entre les membres de l'OPEP et d'autres pays producteurs pour limiter leur production», a avancé Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

Le cartel s'est engagé fin 2016 avec d'autres pays, dont la Russie, à restreindre ses extractions pour limiter l'offre d'or noir sur le marché mondial et tenter ainsi de redresser les prix. Une réunion sur l'avenir de l'accord, qui court actuellement jusque mars 2018, aura lieu fin novembre à Vienne.

Dans ce contexte, le géant pétrolier saoudien Aramco «a fait grimper ses prix officiels du brut à destination de l'Asie jeudi matin, et ce pour le troisième mois consécutif», a noté Michael Tran, analyste chez RBC CM.

C'est bien selon lui le signe que l'Arabie saoudite estime que le marché se rééquilibre.

«Nous avions noté qu'avec des afflux importants de pétrole africain vers la Chine, les Saoudiens ne se permettraient pas de remonter à nouveau les prix si l'offre n'était pas réduite, car ils ne veulent pas perdre plus de part de marché», a-t-il détaillé.

Par ce geste, Ryad indique «à ses clients qu'il faut s'attendre à voir les cours grimper dans les prochains mois, signe que le pays est bien décidé à prolonger l'accord de limitation de la production», a également commenté Phil Flynn de Price Futures Group.

Le marché a aussi continué jeudi à évaluer le rapport hebdomadaire sur les produits pétroliers aux États-Unis diffusé la veille, mitigé.

«Les chiffres du département américain de l'Energie ont bien montré une baisse des stocks de brut mais d'une ampleur moindre que celle dévoilée la veille par l'API», la fédération professionnelle du secteur qui publie ses propres chiffres, a justifié Phil Flynn.

Les réserves d'essence et de produits distillés ont aussi diminué.

Mais le rapport a aussi fait part d'une légère baisse de la consommation de produits raffinés et d'une hausse de la production dans le pays.