Le nombre de clients d'Hydro-Québec qui produisent leur propre énergie a triplé depuis cinq ans et la quantité d'électricité qu'ils génèrent a été multipliée par dix.

C'est la popularité des panneaux solaires, notamment à cause de leurs prix qui ont beaucoup baissé, qui explique cette augmentation importante du nombre d'autoproducteurs inscrits à l'option tarifaire de mesurage net d'Hydro-Québec.

Le nombre d'autoproducteurs d'électricité est passé de 58 en 2013 à 147 au 1er août 2017, selon les chiffres obtenus par La Presse.

La très grande majorité d'entre eux (128) ont des panneaux solaires qui leur permettent de combler une partie de leurs besoins d'électricité et de réduire leur facture.

La quantité totale d'électricité générée par les autoproducteurs est passée de 24,9 mégawattheures à 295,4 mégawattheures entre 2012 et 2016, selon les chiffres obtenus de la société d'État.

ENCORE MARGINALE, MAIS...

L'autoproduction d'électricité est encore marginale au Québec, en raison notamment des tarifs relativement bas d'Hydro-Québec. Mais comme les tarifs d'électricité augmentent chaque année et que le prix des panneaux solaires continue de diminuer, l'énergie solaire devient de plus en plus intéressante pour les Québécois.

Le point d'inflexion, c'est-à-dire le moment où l'énergie solaire sera moins chère que l'électricité vendue par Hydro-Québec, approche à grands pas. Le président-directeur général d'Hydro-Québec, Éric Martel, a déjà dit publiquement que cela devrait se produire à partir de 2024. Le nombre de panneaux solaires installés au Québec devrait donc croître considérablement.

Pour la société d'État, ce changement dans les habitudes de consommation de sa clientèle pourrait avoir un impact majeur. Même si l'énergie solaire ne pourra vraisemblablement jamais combler tous les besoins en énergie des Québécois, son apport croissant risque de diminuer les revenus (et les profits) d'Hydro-Québec.

À long terme, l'autoproduction pourrait faire augmenter les tarifs d'électricité puisqu'il y aura moins de revenus au total pour assurer le coût du service de distribution dans tous les foyers québécois.

« On se prépare à ça », indique un porte-parole d'Hydro-Québec, Marc-Antoine Pouliot. En plus de se doter elle-même d'un parc solaire, la société d'État envisage la possibilité d'offrir des services de stockage et de gestion de la consommation à sa clientèle, pour protéger son marché et diversifier ses sources de revenus.

« Toutes les possibilités sont sur la table », selon le porte-parole de la société.

- Avec William Leclerc, La Presse