Le pétrole coté à New York a terminé en nette hausse jeudi, rebondissant dans le sillage de l'envolée des prix de l'essence aux États-Unis alors que les raffineries et les oléoducs de la côte texane pâtissent du passage de la tempête Harvey.

Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre, la référence américaine, a gagné 1,27 dollar par rapport à la clôture de la veille pour clôturer à 47,23 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Il s'était fortement replié au cours des dernières séances, la fermeture de nombreuses raffineries du Texas ayant fait baisser la demande en brut.

Le gallon d'essence (3,8 litres) échangé sur le marché new-yorkais s'est lui envolé jeudi de 13,5% à 2,1399 dollars.

L'annonce de la suspension de l'activité d'oléoducs transportant des produits raffinés depuis le Texas vers le nord et l'est du pays, faute de suffisamment d'essence pour remplir les tuyaux, a «déclenché une réaction très forte sur l'ensemble des marchés de produits pétroliers», a observé John Kilduff d'Again Capital.

«On va sûrement voir des pénuries à certains endroits dans l'est des États-Unis, dans des grandes villes alimentées habituellement par l'oléoduc Colonial comme Atlanta, Knoxville ou Nashville», a-t-il avancé.

Les cours du brut ont aussi été soutenus «par l'annonce de l'utilisation de réserves stratégiques de pétrole par le Département de l'Énergie (Doe)», a indiqué Matt Smith de ClipperData.

Les autorités américaines ont autorisé la raffinerie Phillips 66 de Lake Charles en Louisiane à utiliser au total un million de barils de ses réserves stratégiques de brut.

«Le Département va continuer à fournir de l'assistance s'il le juge nécessaire et va continuer à étudier les demandes d'utilisation des réserves stratégiques qui lui seront faites», a indiqué un porte-parole dans un courriel à l'AFP.

Les investisseurs continuaient par ailleurs à tenter d'évaluer quand les raffineries affectées par le passage d'Harvey sur les côtes du Golfe du Mexique pourront reprendre une activité normale.

Selon un relevé effectué jeudi matin par le département américain de l'Energie (DoE), dix raffineries étaient encore fermées. Six autres tentaient de redémarrer et deux autres raffineries opéraient partiellement.

Elles représentent au total 24,5% des capacités de raffinage du pays.