Les cours du pétrole ont terminé en nette hausse lundi à New York, poursuivant leur rebond grâce à des mouvements spéculatifs qui ont éclipsé temporairement la question d'une offre trop abondante.

Le prix du baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, a pris 1,03 dollar à 47,07 dollars sur le contrat pour livraison en août au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre, nouveau contrat de référence, a terminé à 49,68 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 91 cents par rapport à la clôture de vendredi.

Les échanges ont toutefois été limités lundi par l'absence d'une partie des investisseurs américains à la veille d'un jour férié aux États-Unis mardi pour célébrer l'indépendance du pays.

«Les marchés pétroliers poursuivent leur rétablissement après les bas niveaux atteints le 21 juin», a commenté Tim Evans de Citi dans une note.

Le baril était alors tombé à 42,05 dollars en cours d'échanges new-yorkais, un niveau jamais vu en dix mois. Depuis le baril a repris presque 12% de sa valeur.

La hausse de lundi «tourne le dos aux éléments concrets du marché. Ce ne sont que des prises de positions, des liquidations de paris à la baisse. Appelez-ça comme vous voulez mais c'est un phénomène spéculatif», a commenté Bob Yawger de Mizuho Securities USA.

Selon Tim Evans, le marché montre en effet «une tolérance croissante aux informations indiquant que la production de l'OPEP repart à la hausse».

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et d'autres producteurs se sont engagés à limiter leurs extractions jusqu'en mars 2018 afin de faire remonter les prix.

«Même si les pays liés par cet accord le respectent à 92%, la production du Nigeria et de la Libye, tous deux exemptés de limitation, croît considérablement», a-t-on relevé chez Commerzbank.

«La production libyenne a semble-t-il atteint ces jours-ci un million de barils par jour pour la première fois en quatre ans», a souligné Tim Evans.

La production de ce pays en proie à une guerre civile était tombée au troisième trimestre 2016 à 309 000 barils par jour, selon des sources secondaires citées dans un rapport de l'OPEP.

Comme facteur favorable aux cours, Stephen Brennock, analyste chez PVM, mettait en avant «une pause dans la hausse (...) de l'activité de forage aux États-Unis la semaine dernière».

Selon le décompte hebdomadaire réalisé par la société privée Baker Hughes et publié vendredi, le nombre de puits a légèrement décliné, ce qui n'était arrivé qu'une seule fois depuis le début de l'année. Le nombre de puits en activité est vu comme un indicateur avancé de la production américaine.

Or les extractions aux États-Unis ont fléchi selon les chiffres hebdomadaires publiés deux jours plus tôt par le département américain de l'Énergie (DoE).

«Peut-être que cela aide un petit peu (...) mais on est encore loin de manquer de brut et de produits raffinés», a nuancé Bob Yawger.

Depuis l'automne, la production américaine est orientée à la hausse, dopée notamment par les extractions de pétrole de schiste, ce qui met à mal les efforts de l'OPEP et de ses partenaires.