Les cours du pétrole montaient toujours jeudi en fin d'échanges européens, évoluant proche de leurs plus hauts niveaux en deux semaines, aidés par la baisse de la production américaine et un recul des réserves d'essence aux États-Unis.

Vers 12h, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 47,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 23 cents par rapport à la clôture de mercredi. Vers 15H15 GMT, le cours du Brent est monté à 48,03 dollars, son niveau le plus haut depuis mi-juin.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance prenait 32 cents à 45,06 dollars, après être monté vers 11h10 à 45,45 dollars, son niveau le plus élevé depuis mi-juin.

«Un mélange de couverture de positions à découvert et de chasse aux bonnes affaires pousse les cours à la hausse», a observé David Madden, analyste chez CMC Markets.

En outre, «il semble que l'opinion des opérateurs est en train de changer, et c'est la seule façon d'expliquer la réaction positive du marché après» la hausse inattendue des réserves américaines de brut la semaine dernière annoncée mercredi, ont relevé les analystes de Commerzbank.

Les investisseurs se sont surtout concentrés sur un repli jugé rassurant des réserves d'essence selon les données officielles hebdomadaire du département américain de l'Énergie (DoE), alors que les analystes attendaient un statu quo.

Et surtout «la baisse de la production de pétrole brut aux États-Unis de 100 000 barils par jour, la baisse hebdomadaire la plus prononcée en près d'un an, a été particulièrement saisissante et semblerait la principale raison de la réaction des cours», ont relevé les experts de Commerzbank.

Un recul de la production américaine est de nature à redonner un peu espoir aux investisseurs de voir quelque peu limitée la surabondance de l'offre, due notamment à l'expansion de la production américaine de pétrole de schiste.

Mais comme l'ont souligné les analystes de Commerzbank, la baisse de la production américaine la semaine dernière était également due en grande partie à des facteurs temporaires, comme le fait que l'activité pétrolière dans le golfe du Mexique a été affectée par le passage de la tempête tropicale Cindy.

De plus, certaines installations en Alaska étaient à l'arrêt en raison de travaux de maintenance, alors cette baisse de production devrait être effacée dans les semaines à venir et «il est peu probable que la hausse des prix soit vraiment pérenne», a-t-on prévenu à Commerzbank.

Les cours bénéficiaient par ailleurs d'un facteur exogène au marché du pétrole.

La hausse des prix était en effet alimentée par l'accès de faiblesse du dollar, ont relevé Mike van Dulken et Henry Croft, analystes chez Accendo Markets.

La baisse du billet vert rend moins onéreux et donc plus attractifs les achats de brut, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d'autres devises.