Les cours du pétrole ont terminé en hausse mardi à New York comme à Londres à l'issue d'une séance volatile, le marché se montrant prudent avant la publication mercredi des chiffres hebdomadaires sur les réserves américaines.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a gagné 38 cents à 46,46 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a avancé de 43 cents, à 48,72 dollars, sur le contrat pour livraison en août à l'Intercontinental Exchange (ICE).

Les cours de l'or noir sont partis à la hausse après un début de séance dans le rouge.

«Il s'agit peut-être d'algorithmes, de fonds, qui ont décidé de mettre de l'argent pour des raisons qui leur sont propres, mais je ne vois pas d'événement particulier, d'article ou de rapport expliquant le changement de direction», a avancé Kyle Cooper d'IAF Advisors.

Pour Robert Yawger, de Mizuho Securities USA, le marché est surtout «un peu nerveux» avant la publication mercredi des chiffres du département américain de l'Énergie (DoE) sur le niveau des stocks de produits pétroliers aux États-Unis. La semaine dernière, ils avaient de manière inattendue fortement progressé.

Les analystes s'attendent à une baisse sur la semaine de 2,4 millions de barils de brut, à un reflux d'un million de barils d'essence et à une hausse de 500 000 barils de produits dérivés, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg.

Production mondiale en hausse

Les investisseurs ont aussi, selon Robert Yawger, pu être sensibles à la situation géopolitique fragile au Moyen-Orient après diverses interventions de responsables de la région.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel Al-Jubeir, a ainsi réaffirmé mardi que l'Arabie saoudite n'imposait pas un «blocus» au Qatar malgré la fermeture de sa frontière terrestre et l'embargo aérien visant les compagnies qataries.

Le chef de la diplomatie iranienne, qui s'est de son côté prononcé en Norvège pour un mécanisme régional permanent dans le Golfe pour résoudre les conflits, a aussi accusé Riyad de soutenir des «groupes terroristes» sur le sol iranien.

En début de séance, les cours avaient été influencés par un rapport de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) montrant une augmentation de la production en mai dans des pays comme la Libye, le Nigeria.

Au total, la production mondiale de pétrole s'est élevée à 95,74 millions de barils par jour (mb/j) le mois dernier, soit 0,13 mb/j de plus qu'en avril et 1,48 mb/j sur un an, selon le rapport mensuel de l'organisation pétrolière.

L'OPEP a aussi indiqué que les stocks descendaient moins rapidement qu'attendu.

Par rapport à leur moyenne de  cinq ans, les surplus de stocks commerciaux de l'OCDE sont passés de 339 millions de barils (mb) en janvier à 251 mb en avril. Ce déclin devrait se poursuivre au second semestre, mais le «rééquilibrage» en cours du marché se fait «à un rythme plus lent» que prévu, a concédé l'organisation.