Les cours du pétrole ont légèrement reculé mercredi, au moment où tout semble indiquer que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) se dirige vers une reconduction de neuf mois des quotas de production.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 11 cents à 51,36 dollars sur le contrat pour livraison en juillet au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a reculé de 19 cents à 53,96 dollars sur le contrat pour livraison en juillet à l'Intercontinental Exchange (ICE).

Un comité réunissant des représentants de l'OPEP et des pays producteurs qui s'étaient associés à son effort de réduction de la production a préconisé mercredi de «prolonger de neuf mois» les limites pesant sur les extractions, selon un communiqué.

En attendant une décision définitive jeudi et «puisque le marché a monté six jours de suite, il y a quelques prises de bénéfices», a commenté Phil Flynn de Price Futures.

Une prolongation de neuf mois des limites de production actuelles correspond à ce qu'avaient proposé l'Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP, et la Russie, principal producteur non membre du cartel à s'être joint à son effort.

Si cette proposition semble tenir la corde depuis plusieurs jours, certains observateurs se sont inquiétés en cours de séance d'un possible scénario avec une extension de seulement six mois, a rapporté Phil Flynn.

«Il y avait une proposition sur six mois, mais le consensus est désormais de neuf mois», a confirmé à l'AFP le ministre équatorien des hydrocarbures, Carlos Pérez.

Dans l'immédiat, les cours ne profitaient guère d'une telle perspective qui, selon Alexandre Andlauer de Alphavalue, serait insuffisante «pour faire baisser les stocks à leur moyenne des cinq dernières années», le but affiché de l'OPEP, et pour «convaincre le marché de monter car de telles attentes sont déjà intégrées dans les prix».

Parmi les autres options envisagées: une prolongation de douze mois et surtout un abaissement encore plus marqué des quotas actuels.

L'absence de «réduction supplémentaire» risque de «provoquer une déception», a estimé John Kilduff de Again Capital.

Stocks américains éclipsés

Les limites de production sont entrées en vigueur en janvier pour une période initiale de six mois dans l'objectif de résorber une offre trop abondante et de faire ainsi remonter les cours.

Mais elles se sont heurtées à une forte progression des extractions américaines.

Depuis début octobre, mois de référence pour les quotas, la production américaine a gonflé de 870 000 barils par jour, selon les chiffres hebdomadaires du département de l'Énergie (DoE), effaçant du même coup plus des deux tiers de la baisse de 1,2 million de barils par jour décidée par le cartel.

Dans ce contexte entièrement tourné vers le cartel pétrolier, le marché a fait peu de cas des chiffres concernant les stocks hebdomadaires aux États-Unis.

Toujours d'après le DoE, les stocks de brut ont reculé de 4,4 millions lors de la semaine achevée le 19 mai, soit un mouvement plus marqué que ce à quoi s'attendaient les analystes.

Les réserves d'essence ont reculé de 800 000 barils, à peine moins que les attentes et celles de produits distillés (fioul de chauffage, gazole,...)de 500 000 barils, presque autant que le reflux prévu.

Les investisseurs ont également pu être un refroidis par la dégradation de la note de la Chine, grand consommateur d'or noir, par l'agence Moody's.

Selon Phil Flynn cela a pu particulièrement jouer à l'approche d'un week-end prolongé de la journée de lundi aux États-Unis et au Royaume-Uni et tandis que jeudi sera férié dans certains pays pour l'Ascension.