Les cours du pétrole ont fini en nette hausse jeudi à New York, le marché, déjà bien orienté depuis le début de la semaine, bénéficiant d'un coup de pouce supplémentaire du Koweït.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a avancé de 84 cents à 50,35 dollars sur le contrat pour livraison en mai au New York Mercantile Exchange (Nymex).

Le baril a ainsi terminé au-dessus de la barre symbolique des 50 dollars, ce qui ne lui était pas arrivé à New York depuis plus de trois semaines.

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a gagné 54 cents à 52,96 dollars sur le contrat pour livraison en mai à l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Le marché était orienté à la hausse, mais avait tendance à caler ce matin, quand le Koweït est arrivé et a indiqué qu'il soutenait des réductions (de production) de l'OPEP pour la seconde partie de l'année», a expliqué Bill Baruch de iiTrader.

La prolongation des accords de limitation de l'offre au-delà de leur période initiale de six mois est au centre des préoccupations d'un marché qui s'impatiente de voir les effets de ces quotas, mis en place par le cartel pétrolier et onze autres pays producteurs depuis le 1er janvier.

Dans ce contexte, les déclarations encourageantes du ministre du Pétrole du Koweït, Essam al-Marzouk, rapportées jeudi par l'agence Bloomberg, ont redonné un peu d'allant aux cours qui ont pris environ 5% sur la semaine, effaçant une partie de leurs pertes du début du mois quand le brut avait décroché de plus de 10%.

Ajustements de portefeuilles

L'OPEP semble avoir pour le moment plutôt respecté ces quotas de production mais le marché ne s'est toujours pas rééquilibré notamment sous l'influence d'un regain depuis l'automne de la production aux États-Unis, où les producteurs ne sont pas tenus pas les accords de limitation d'extractions.

«Ils vont devoir continuer à réduire tant que les États-Unis augmenteront leur production», a estimé Kyle Cooper de IAF Advisors.

Plus tôt dans la semaine les prix ont été stimulés par des «nouvelles venant de Libye, où la production aurait baissé de 250 000 barils par jour» à cause de troubles politiques, a rappelé Bill Baruch.

Au chapitre des nouvelles positives pour les cours, les investisseurs ont pris connaissance mercredi d'un niveau moins élevé que prévu des réserves de pétrole brut aux États-Unis, même si elles restent records, selon les chiffres hebdomadaires du département de l'Énergie (DoE).

Dans le même temps, et malgré une accélération de la cadence des raffineries, les stocks de produits dérivés ont reculé.

«Le déstockage a été provoqué par une demande solide pour l'essence et les produits distillés, ce qui est un signe positif», ont commenté les analystes de Commerzbank dans une note.

Tim Evans de Citi a également mis en avant un éventuel effet «d'ajustements de portefeuilles» en fin de mois comme de trimestre, mais aussi à l'approche de l'expiration du contrat de référence sur le Brent et de ceux sur les produits dérivés américains.