La Public Utilities Commission du New Hampshire, qui est l'équivalent de la Régie de l'énergie au Québec, a refusé l'offre d'Hydro-Québec et de son partenaire américain Eversource de réserver à cet État une petite partie de l'électricité qui transitera par la future ligne Northern Pass à destination du Massachusetts et du reste de la Nouvelle-Angleterre.

Cette proposition va à l'encontre de la réglementation qui interdit que la même entité produise, transporte et distribue de l'électricité au New Hampshire, a statué la commission.

Ce revers a réjoui les opposants au projet de Northern Pass, mais il n'est pas fatal, a expliqué hier le porte-parole d'Eversource, Martin Murray. Cette offre avait été faite « à la demande de gens d'affaires et de plusieurs intervenants du New Hampshire qui voulaient profiter eux aussi des avantages économiques du projet », a-t-il précisé dans un courriel.

Hydro-Québec et Eversource visent le marché de Boston, au Massachusetts, avec leur projet Northern Pass qui traverse tout le New Hampshire. Ils sont sur le point de soumettre une proposition finale à l'appel d'offres de l'État du Massachusetts, qui veut conclure un contrat à long terme pour l'achat d'énergie renouvelable.

Hydro-Québec estime être en bonne position pour remporter cet appel d'offres, mais encore faut-il que la ligne de transport soit construite.

Le projet Northern Pass continue à franchir les étapes qui mènent à son approbation finale, a indiqué Eversource. À mesure qu'il chemine, l'opposition s'intensifie, tant au sud de la frontière qu'au Québec.

Hier, une coalition d'environnementalistes a lancé une campagne pour réclamer qu'Hydro-Québec enfouisse la ligne sur une distance de 15 kilomètres pour épargner le mont Hereford, près de la frontière américaine.

Du côté américain, Eversource a accepté d'enfouir une partie du futur lien pour apaiser l'opposition, ce qui a fait grimper le coût du projet estimé à 2 milliards US.

Hydro-Québec, qui a toujours refusé d'enfouir ses fils au Québec, a répété hier qu'elle ne paierait « pas un sou » pour enfouir les fils électriques au sud de la frontière. Selon sa porte-parole, Lynn St-Laurent, Hydro-Québec finance la portion de la ligne de transport au Québec (80 kilomètres) et Eversource finance la portion construite en sol américain (300 kilomètres).

Selon les deux partenaires, la facture sera assumée en fin de compte par les distributeurs qui achèteront l'électricité et par leurs clients, comme le prévoit ce genre de contrats à long terme.

Par ailleurs, une autre entreprise vient de faire connaître son intention de satisfaire les besoins en énergie de la Nouvelle-Angleterre en important de l'énergie du Québec et en la transportant sur des lignes existantes à travers le Vermont et le New Hampshire. National Grid dit être en négociations avec des producteurs d'énergie hydroélectrique et éolienne au Québec, qui fourniraient l'électricité.

Hydro-Québec « n'est pas impliquée », dans ce projet, assure toutefois sa porte-parole.