Un nouvel organisme, une nouvelle présidente et 4 milliards à dépenser. Transition énergétique Québec (TEQ) amorce officiellement ses activités le 1er avril, au milieu d'un scepticisme généralisé quant à son objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % d'ici 15 ans.

Johanne Gélinas, nouvelle présidente-directrice générale de TEQ, sait dans quoi elle s'embarque. Elle a une expérience de 27 ans dans le secteur, notamment comme commissaire au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) et à la Commission fédérale sur l'environnement et le développement durable.

La perspective de dépenser de la meilleure façon possible une somme énorme comme les 4 milliards qui transiteront par le TEQ lui donne-t-elle le vertige ? « Pour le moment, je pense surtout à mettre en place une structure qui pourra nous amener ailleurs », a-t-elle dit lors d'un entretien avec La Presse.

Prudente, celle qui était jusqu'à tout récemment associée chez Raymond Chabot Grant Thornton ne veut pas se prononcer sur l'objectif que poursuit le gouvernement avec la création de TEQ, soit réduire de 37,5 % les émissions de gaz à effet de serre sous le niveau de 1990, d'ici 2030. « Je veux d'abord savoir comment cet objectif a été fixé avant d'en parler. Laissez-moi un peu de temps », a-t-elle répondu.

Mme Gélinas, une Montréalaise, fera la navette entre la métropole et le siège social de TEQ, qui sera situé à Québec.

UN BUREAU MONTRÉALAIS

Le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, a déployé beaucoup d'énergie pour que Montréal hérite du siège social de TEQ, en vain. Il a obtenu un genre de prix de consolation avec la décision du ministre de doter le TEQ d'un bureau montréalais.

Ce ne sera pas comme la Caisse de dépôt, a assuré le ministre Pierre Arcand. La Caisse de dépôt a officiellement son siège social à Québec, mais toutes ses activités sont centralisées à son « bureau administratif » de Montréal.

Le ministre a assuré que le nouvel organisme pourrait orchestrer efficacement les activités des 13 ministères et organismes qui s'occupent d'efficacité énergétique « et qui font des choses parfois pas toujours utiles ».

TEQ puisera à même les sommes accumulées dans le Fonds vert, financé par les droits hydrauliques et les ventes de droits d'émission, les redevances pour l'élimination des matières résiduelles, ainsi que les taxes perçues auprès des distributeurs d'énergie fossile.

« Quand TEQ fera un appel d'offres, ce sera un appel de solutions », a dit le ministre aux gens d'affaires réunis par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour discuter des occasions d'affaires offertes par la transition énergétique.

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse

Pierre Arcand, ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles