Les cours du pétrole ont nettement monté mercredi et ainsi partiellement effacé un très mauvais début de semaine, sans que les observateurs trouvent de franches explications à ces hésitations, sinon l'aspect particulièrement spéculatif du marché en ce début d'année.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a gagné 1,43 dollar à 52,25 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex), alors qu'il avait plongé de plus de trois dollars au total lors des deux précédentes séances.

À Londres le cours du baril de Brent de la mer du Nord, tout aussi affecté depuis le début de la semaine, a rebondi de 1,46 dollar à 55,10 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange (ICE).

«C'est une séance qui laisse vraiment perplexe», a reconnu Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research.

«Je n'ai vraiment rien vu dans l'actualité qui aurait pu éclipser de très mauvais chiffres sur les réserves américaines», a-t-il précisé.

De fait les chiffres hebdomadaires du gouvernement américain sur l'offre d'or noir aux États-Unis, se sont révélés a priori négatifs puisque le Département de l'Énergie (DoE) a fait part de hausses marquées des stocks de brut et d'essence, ainsi que d'une forte accélération de la production de pétrole.

Seuils techniques

«La seule chose que je vois, c'est que des investisseurs ont récupéré leur mise après avoir parié sur une baisse du marché lors des dernières séances», a avancé M. Lynch.

Les cours avaient en effet enregistré un très mauvais début de semaine, sur lequel la hausse de mercredi n'a d'ailleurs pas suffi pour revenir entièrement.

«On a tellement baissé que l'on pouvait s'attendre à un petit rebond», a reconnu James Williams, de WTRG Economics, jugeant que le marché restait «agité par les incertitudes sur les baisses de production que va réellement engager l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)».

Ses membres «vont-ils respecter leurs quotas ou non ?», s'est-il interrogé.

Le cartel a commencé à mettre en oeuvre le 1er janvier deux accords de baisse de l'offre, l'un en son sein et l'autre avec d'autres pays comme la Russie, et les spéculations semblent s'attiser en attendant les premiers chiffres d'ici la fin du mois.

À ce titre, les investisseurs semblaient «rassurés par les dernières annonces en date», a écrit Tim Evans, de Citi. «L'Arabie saoudite est en train de réduire ses ventes vers des raffineries asiatiques, tandis que la Russie respecte la baisse de production à laquelle elle s'est engagée.»

Parallèlement, le marché n'a guère paru souffrir de propos prudents des Émirats arabes unis, alliés de l'Arabie saoudite au sein de l'OPEP, qui ont jugé «prématuré» d'envisager une prolongation des accords au-delà du premier semestre 2017, délai d'application actuellement prévu, en attendant la prochaine réunion du cartel le 20 janvier.

M. Evans, enfin, estimait que le rebond des cours avait «un aspect technique», le marché ayant réussi à se maintenir au-dessus de seuils jugés cruciaux par certains types d'investisseurs.