Les cours du pétrole ont baissé mardi sur la lancée de leur chute de la veille, les investisseurs semblant pris d'un accès général de méfiance sur les promesses de réduction de l'offre par de nombreux pays producteurs.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,14 dollar à 50,82 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex), après avoir déjà cédé plus de deux dollars la veille.

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord, lui aussi lourdement affecté lundi, a encore baissé de 1,30 dollar à 53,64 dollars sur le contrat pour livraison en mars à l'Intercontinental Exchange.

«Je ne suis pas sûr de ce qui a précisément provoqué ce recul mais (...) le marché se met peut-être à douter du degré auquel de vraies baisses de production vont avoir lieu», a avancé Kyle Cooper, d'IAF Advisors.

Les investisseurs sont avides de tout indice sur la mise en oeuvre réelle de baisses annoncés fin 2016 par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), en son sein comme par d'autres pays producteurs, mais les premières données devraient attendre la fin du mois car ces pactes ne sont entrés en vigueur que le 1er janvier.

«Le pétrole brut a un démarrage difficile en 2017», s'est étonné Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com. «Pourtant, rien n'a changé depuis fin 2016.»

Les cours avaient alors bondi après l'annonce des accords conclus par l'OPEP et, pour certains observateurs, leur actuel repli souligne ce que tous ces mouvements ont de spéculatif.

«Je serais très surpris de voir les nations productrices s'éloigner de leurs quotas de façon considérable car, si cela leur profiterait à court terme, ce serait très coûteux sur le long terme», a relativisé M. Razaqzada.

Stocks aux É.-U.

Reste que le début de semaine a été marqué par des chiffres peu engageants venus d'Irak, un membre de l'OPEP qui s'est engagé à une forte baisse de production mais a encore exporté de l'or noir à un niveau soutenu en décembre, alors que des informations plus favorables n'ont guère soutenu le marché.

«Les cours ont peu réagi à l'annonce que la Russie et le Kazakhstan, producteurs extérieurs à l'OPEP, avaient réduit leur production», a écrit Tim Evans, de Citi. «Cela laisse penser que le marché est allé trop haut et est exposé à de nouveaux rééquilibrages en baisse.»

Même si les signataires de ces accords produisent effectivement moins, les analystes craignent que cela pousse les producteurs américains, notamment de pétrole de schiste, à s'engouffrer dans la brèche en accélérant leur activité.

À ce titre, le département américain de l'Énergie (DoE) a, dans un rapport mensuel publié mardi, tablé sur une légère reprise de la production en 2017 aux États-Unis, à 9 millions de barils par jour (bj) contre 8,9 l'année précédente, et il a aussi relevé ses prévisions sur les cours avec un baril de WTI prévu à 52,50 dollars en moyenne cette année.

Pour l'heure, «on attend les chiffres de demain sur les stocks américains», a annoncé Carl Larry, de Frost & Sullivan, en référence à des données hebdomadaires publiées séparément par le DoE.

Selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg, les réserves de brut sont attendues en hausse de 1,5 million de barils pour la semaine précédente, les réserves d'essence en hausse de 2,75 millions de barils et celles de produits distillés en hausse de 2,6 millions de barils.