Les cours du pétrole ont nettement baissé mardi à l'issue d'échanges très hésitants pour la première séance de l'année, l'aversion au risque l'emportant sur fond d'interrogations sur la mise en oeuvre d'accords de baisse de l'offre entre pays producteurs.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,39 dollar à 52,33 dollars sur le contrat pour livraison en février au New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Les cours du pétrole ont commencé la journée - et le mois, et l'année... - en avançant comme des fous», a écrit Matt Smith, de ClipperData. «Puis ils ont fait marche arrière».

Après avoir gagné près d'un dollar et demi et évolué au plus haut depuis un an et demi, le marché de l'or noir, qui rouvrait après trois jours de clôture pour le week-end du Nouvel An, est en effet brusquement tombé dans le rouge à la mi-séance.

«Personne ne sait ce qui a déclenché cette vague de vente, mais le pétrole n'a pas été le seul actif concerné», a reconnu Fawad Razaqzada, de Forex.com. «C'est comme si quelqu'un avait pressé le bouton «off» sur les investissements les plus risqués: tous les marchés d'actions ont reculé et l'or, valeur refuge, a gagné du terrain».

Il remarquait que les volumes restaient modérés, comme de nombreux acteurs du marché étaient encore en vacances, ce qui pouvait contribuer à des fluctuations incertaines.

«Le trimestre s'annonce marqué par l'instabilité, les prix étant déjà ballotés dans tous les sens», a enchaîné M. Smith, y voyant surtout l'effet des interrogations sur la mise en oeuvre des accords annoncés fin 2016 par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Le cartel avait relancé les cours à la fin de l'an dernier, leur permettant de signer de nettes hausses annuelles, en faisant part de deux accords de baisse de production, l'un en son sein et l'autre avec des pays extérieurs comme la Russie. Ils sont entrés en vigueur le 1er janvier.

«Beaucoup d'interrogations sont en train d'émerger sur les niveaux de productions des producteurs membres de l'OPEP ou non», a rapporté John Kilduff, d'Again Capital.

«On entend dire que la Libye est en train d'accélérer sa production», ce membre de l'OPEP étant certes exempté de quotas à cause des effets d'une guerre civile, «et que la Russie a mené la sienne à un niveau sans précédent le mois dernier», a-t-il énuméré.