Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse lundi à New York, mais en recul à Londres, résistant à un dollar fort grâce à quelques inquiétudes sur la capacité de la Libye à reprendre massivement ses exportations.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a gagné 22 cents à 52,12 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le cours du baril de Brent de la mer du Nord a en revanche reculé de 29 cents à 54,92 dollars sur le contrat pour livraison en février à l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Les marchés pétroliers ont peu évolué avec une consolidation et de faibles volumes qui comprennent probablement des ajustements de portefeuilles à l'approche des fêtes et de la fin de l'année», a indiqué Tim Evans de Citi dans une note.

Dans ce contexte les cours ont quelque peu profité d'incertitudes sur la production libyenne.

«Il y avait un accord pour faire repartir la production dans le principal champ pétrolifère libyen et apparemment cela s'est effondré au cours du week-end ce qui a apporté un peu de soutien au marché», a expliqué Phil Flynn de Price Futures.

La Libye, en plein chaos sur le plan politique et de la sécurité, tente de faire repartir l'exploitation de ses énormes ressources pétrolières et produit seulement 600 000 barils par jour contre 1,6 million de barils par jour avant la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011.

«Nous voyons davantage cela comme un report plutôt que comme «l'échec» comme le laissaient entendre certains titres d'articles», a nuancé Tim Evans.

Doutes sur l'OPEP

Sur un plan plus général, l'application, à partir du mois de janvier, de l'accord de réduction de la production de l'Organisation des exportateurs de pétrole (Opep) avec des pays extérieurs reste toujours au centre des interrogations.

«Nous allons avoir besoin de preuves que cet accord sera respecté par les pays, sinon la perspective que les membres de l'OPEP trichent va reprendre le dessus» et faire baisser les cours, a indiqué Gene McGillian de Tradition Energy.

À ce sujet, les interrogations vont bon train sur l'impact d'une remontée des cours sur la production américaine au moment où le nombre de forages aux États-Unis continue d'augmenter.

«Avec des prix plus élevés, nous aurons une production plus importante aux États-Unis», a prévenu Gene McGillian.

Autre facteur limitant la hausse, «les investisseurs encaissent une partie de leurs bénéfices à cause de la tendance à la hausse du dollar», a expliqué Phil Flynn de Price Futures.

En voyant le billet vert se raffermir, les opérateurs de marchés ont été poussés à vendre par crainte que cela ne pèse sur les cours, le brut étant libellé en dollars.

Enfin, la durée et les conséquences de la baisse des températures aux États-Unis sur l'offre et la demande américaine de pétrole et de ses dérivés est encore incertaine.

«Le marché essaie de déterminer si le temps froid a eu un impact important la semaine dernière, au moment où un retour attendu de températures plus clémentes devrait permettre le redémarrage de productions qui avaient été arrêtées à cause des basses températures», a indiqué Phil Flynn.