Le pétrole a monté vendredi, signant une troisième séance de hausse après l'annonce d'un accord de limitation de l'offre au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), même si cette flambée donnait quelques signes d'essoufflement.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a gagné 62 cents à 51,68 dollars sur le contrat pour livraison en janvier au New York Mercantile Exchange (Nymex).

«On continue à réagir favorablement à l'accord de l'OPEP (...) qui a provoqué une hausse majeure des cours, mais on commence à rencontrer de la résistance», a résumé Bart Melek, de TD Securities.

En trois séances, les cours ont pris environ 15 %, les investisseurs se félicitant d'un accord d'une ampleur jugée largement inespérée: à compter du 1er janvier, l'OPEP veut réduire sa production de 1,2 million de barils par jour (mbj).

Maintenant, «le marché pétrolier se laisse gagner par des échanges plus tranquilles (...) comme se dissipent les vagues créées par les annonces de l'OPEP», a écrit Tim Evans, de Citi.

Les cours ont d'ailleurs connu un début de journée hésitant, s'orientant dans le rouge sous le coup de prises de bénéfices, mais se sont finalement redressés.

Sans nier que l'accord soit encourageant, certains observateurs préviennent qu'il faudra juger sur pièce, même si le cartel a d'ores et déjà pris garde de prévoir un comité de surveillance et de fixer des objectifs précis à ses différents membres.

«Le marché va surveiller à partir de janvier si les membres de l'OPEP respectent au non les termes de cet accord», a prévenu Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les investisseurs s'apprêtent également à scruter l'attitude des pays extérieurs à l'OPEP, à qui le cartel demande de réduire parallèlement de 600 000 bj leur production. La Russie, notamment, est prête à assumer la moitié de cet effort.

À ce titre, «les manigances vont recommencer dès la semaine prochaine», avec une réunion à Doha au Qatar entre l'OPEP et des pays extérieurs comme la Russie ou le Mexique, a prévenu dans une note Matt Smith, de ClipperData, remarquant accessoirement que les cours avaient pu profiter vendredi de bons chiffres sur l'emploi américain.