Les cours du pétrole ont fortement rebondi mardi après avoir touché la veille leur plus bas niveau depuis l'été, les investisseurs profitant de rumeurs encourageantes concernant l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour repasser à l'achat.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a pris 2,49 dollars à 45,81 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Ce qui domine l'actualité, c'est que les investisseurs sont très enthousiastes à propos du sommet de l'OPEP», a résumé Mike Lynch de Strategic Energy & Economic Research. «Ils pensent que cela va aboutir à un accord de baisse de l'offre, qui va contribuer à rééquilibrer le marché».

La veille encore, un état d'esprit inverse régnait sur le marché qui était tombé en séance au plus bas depuis trois mois car les doutes grossissaient concernant la capacité du cartel à mettre en oeuvre un projet d'accord annoncé fin septembre.

Depuis lundi, «selon des informations de presse, certains pays membres auraient tenu de nouvelles négociations, ce qui serait un dernier effort pour aplanir les oppositions au sein de l'OPEP avant la réunion du 30 novembre», ont rapporté les analystes de PVM.

Plus précisément, le Qatar, l'Algérie et le Venezuela auraient engagé un effort diplomatique de dernière minute pour résoudre les désaccords au sein de l'OPEP. Alger et Caracas semblent faire partie des membres du cartel connaissant les difficultés budgétaires les plus importantes à cause du bas niveau des cours.

En tout état de cause, la forte hausse des cours témoigne de la grande sensibilité du marché face à tout élément venu du cartel qui, pour beaucoup d'investisseurs, paraît détenir la clé de la résorption de la surabondance générale.

«Reste que, pour l'OPEP, la situation n'a fait que gagner en complexité depuis fin septembre», a écrit Matt Smith, de ClipperData, remarquant au passage que les mouvements des cours avaient pu être accentués mardi par la perspective de l'expiration de certaines options.

En effet, les derniers chiffres du cartel montrent qu'il a continué à accélérer sa production en octobre, ce qui a largement contribué à plomber les cours après une brève embellie après l'annonce du projet d'accord en septembre.

Les investisseurs devraient désormais se tourner vers les États-Unis où doivent être publiés mercredi les chiffres hebdomadaires du ministère de l'Énergie (DoE) sur l'offre américaine de pétrole. Ils seront précédés par des estimations de la fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) mardi après la clôture.

Selon un consensus établi par l'agence Bloomberg, les stocks de brut arrêtés au 11 novembre pourraient augmenter de 1 million de barils, ceux d'essence reculer de 1,1 million de barils et ceux de produits distillés de 1,75 million de barils.