Les cours du pétrole ont terminé en légère hausse lundi, profitant d'un rebond général des marchés à la veille de l'élection présidentielle américaine.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a gagné 82 cents à 44,89 dollars sur le contrat pour livraison en décembre au New York Mercantile Exchange, mettant ainsi un terme à une série de six séances consécutives de baisse.

«Une partie de cette fermeté vient des autres marchés», a estimé Oliver Sloup de iiTrader.

«C'est une hausse générale due à la situation concernant les emails de Mme Clinton», a continué Bob Yawger de Mizuho Securities USA, estimant qu'elle «avait plus de chances de sortir vainqueur de l'élection présidentielle que l'inverse, ce qui pousse les marchés à la hausse».

Le pétrole, considéré comme un actif risqué, a profité d'un regain de confiance des investisseurs qui misent à nouveau sur une victoire d'Hillary Clinton après l'annonce du FBI qu'il n'y avait pas matière à la poursuivre dans l'affaire des emails.

La perspective d'une présidence de Donald Trump avait poussé la semaine dernière les marchés à éviter les actifs les plus risqués, alors qu'une élection de la candidate démocrate serait un signal de stabilité et de continuité.

Ce rebond a toutefois été modéré et «les marchés du pétrole se sont consolidés avec des volumes faibles à modérés, ce qui laisse penser que de nombreux opérateurs se réservent en attendant des détails supplémentaires», a estimé Tim Evans de Citi dans une note.

Au delà de l'élection présidentielle, la prudence est encouragée par les nombreuses incertitudes pesant sur les fondamentaux du marché de l'or noir.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) doit finaliser le 30 novembre son accord de réduction de la production.

«Il sera très difficile de mettre tout le monde d'accord», a jugé Oliver Sloup.

Les doutes sur le sujet expliquent en partie la chute de plus de 9,5% du cours du WTI la semaine précédente.

Lundi, de nombreuses voix du cartel se sont faites entendre pour tenter de rassurer les marchés sur les chances d'aboutir à un accord.

Le secrétaire général de l'OPEP s'est ainsi montré optimiste lundi et a indiqué que la Russie, important pays producteur non membre du cartel, avait assuré «faire partie» de l'accord.

«Si la Russie ne veut pas réduire sa production, alors je ne m'attends pas à ce que l'Arabie saoudite, l'Iran ou le Nigeria limitent leur production car ils abandonneraient des parts de marché», a prévenu Oliver Sloup.

«Aucune des déclarations récentes n'est très convaincante», ont toutefois jugé les experts de PVM.