Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement estime qu'Hydro-Québec a d'autres options que de ressusciter quelques heures par année la centrale au gaz de TransCanada à Bécancour pour faire face à la demande de pointe d'hiver.

Dans son rapport rendu public jeudi, le BAPE explique que la construction par Gaz Métro au coût de 40 millions d'une usine de stockage de gaz naturel liquéfié pour alimenter la centrale n'est pas la meilleure solution.

« L'option consistant à alimenter la centrale par le gazoduc de Gaz Métro, auquel elle est déjà reliée, pourrait être réalisée à un coût similaire, soit autour de 30 millions », souligne le rapport.

Gaz Métro soutient de son côté que l'utilisation du gazoduc pour fournir du gaz naturel de 200 à 300 heures par année coûte plus cher, parce qu'il faut réserver une capacité de transport à l'année. La centrale de TransCanada n'a jamais fonctionné, mais elle coûte à Hydro-Québec des centaines de millions par année selon les clauses d'un contrat qui se termine en 2026. 

Le BAPE ne remet pas en question les économies qui pourraient être réalisées par Hydro-Québec en achetant de l'énergie de pointe à TransCanada plutôt que sur les marchés de gros, où ce produit est très coûteux. Mais il estime que la société d'État dispose d'autres options d'acquisition de puissance « plus en accord avec les principes de développement durable ».

Il donne l'exemple de l'accord d'échange d'énergie conclu avec l'Ontario, qui permet au Québec d'avoir accès sans frais à 500 mégawatts en hiver. Les nouveaux compteurs offrent aussi à Hydro-Québec la possibilité de mieux gérer la pointe d'hiver, précise le rapport.

« Ces solutions, pour la plupart disponibles sur un horizon de quelques années, rendent particulièrement fragile la raison d'être d'une unité de stockage de GNL et de regazéification. »

- Extrait du rapport du BAPE

Le contrat entre Hydro-Québec et TransCanada pour l'utilisation de la centrale en hiver a été accepté par la Régie de l'énergie, qui l'a ensuite annulé en raison de l'opposition de groupes environnementalistes qui soutenaient qu'Hydro aurait dû faire un appel d'offres plutôt qu'une entente de gré à gré avec TransCanada.

Hydro a par la suite demandé au gouvernement de changer la loi afin de lui permettre de passer outre aux appels d'offres quand les bénéfices pour la clientèle sont évidents.

Jeudi, Gaz Métro a qualifié d'« inexacts » certains des énoncés du rapport et réitéré que l'approvisionnement de la centrale est plus coûteux avec le gazoduc existant qu'avec la solution retenue par Hydro.