Les cours du pétrole ont fortement monté mercredi pour finir à un niveau sans précédent depuis plus d'un an, les investisseurs se laissant aller à envisager une résorption durable de la surabondance d'or noir après l'annonce inattendue d'une baisse des réserves américaines.

Le prix du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a gagné 1,31 dollar à 51,60 dollars sur son contrat pour livraison en novembre, un niveau qu'un cours de référence n'avait pas atteint à la clôture depuis juillet 2015.

«Le marché a été tiré vers le haut par une baisse inattendue et conséquente des stocks de pétrole brut» aux États-Unis, a mis en avant Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Alors que les analystes tablaient sur une hausse hebdomadaire des réserves de brut, le département américain de l'Énergie (DoE) a annoncé mercredi un recul de plus de cinq millions de barils et accentué l'élan d'un marché déjà encouragé la veille au soir par des estimations semblables de la fédération American Petroleum Institute (API).

À l'exception d'un rebond la semaine précédente, ces stocks déclinent de façon continue depuis plus d'un mois et demi aux États-Unis, ce que les investisseurs commencent à percevoir comme une tendance lourde.

Ces chiffres «laissent croire à un rééquilibrage du marché mondial», expliquait Phil Flynn, de Price Futures Group, avant même que le DoE confirme les estimations de l'API. «Cela va bien finir par nettement réduire la surabondance de pétrole aux États-Unis et dans le monde.»

Certains observateurs restent néanmoins prudents, car ils pointent que le déclin des réserves est plus dû à des importations en berne qu'à un recul de la production, d'ailleurs en petit rebond la semaine dernière, ce qui ne résout pas la situation mondiale.

Sur ce plan aussi, toutefois, «il y a de nouveaux signes encourageants quant au fait que les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et des pays extérieurs vont continuer à collaborer sur une baisse de leur production», a rapporté M. Flynn.

Au moment où le marché profite des spéculations sur la mise en oeuvre d'un accord encore préliminaire de baisse de l'offre au sein du cartel, annoncé fin septembre, l'Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP, a assuré mercredi par la voix de son ministre de l'Énergie que des progrès avaient été faits en ce sens la semaine dernière lors de discussions à Istanbul.