Le producteur malaisien d'hydrocarbures Petronas a indiqué jeudi qu'il souhaitait prendre connaissance des conditions fixées par le gouvernement canadien à son projet géant d'exportation de gaz liquéfié depuis la côte pacifique avant de se décider à en lancer le chantier.

Ottawa a donné son accord mardi à la construction d'un gazoduc et de deux terminaux pour le gaz liquéfié sur une île au nord de la province de Colombie-Britannique.

Ce projet de 36 milliards de dollars au total vise à exporter du gaz canadien liquéfié par bateaux vers les marchés asiatiques.

Le port de départ se trouve toutefois dans une zone privilégiée pour l'habitat du saumon et est proche d'une immense réserve naturelle, ce qui a valu à l'administration de Justin Trudeau l'opprobre de l'opposition de gauche et des groupes écologistes.

Le gouvernement libéral a pourtant assorti son accord de près de 200 conditions juridiquement contraignantes et «établies au moyen d'une étude scientifique exhaustive», selon l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.

À titre d'exemple donné par cet organisme fédéral, le gazoduc devra «respecter les mesures d'atténuation» imposées par la loi afin de réduire «les effets négatifs sur le poisson et son habitat, les mammifères marins, les terres humides, les oiseaux migrateurs et la santé humaine».

Saluant «l'accord conditionnel» du gouvernement fédéral, Petronas indique dans un communiqué qu'il «va étudier les conditions imposées par les autorités canadiennes et mener une révision complète du projet proposé avant de décider des prochaines étapes».

Le projet Pacific Northwest porte sur la construction sur l'île de Lelu, près de Prince Rupert (1200 km au nord de Vancouver), de deux terminaux de liquéfaction de gaz, d'une capacité de six millions de tonnes par an chacun, avec la possibilité d'en ajouter un troisième.

Le gazoduc construit par l'opérateur TransCanada doit traverser d'est en ouest sur 900 km la Colombie-Britannique.