Les cours du pétrole ont fini en nette baisse mardi, les chances d'un gel de la production par les membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) lors d'une réunion à Alger diminuant.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,26 dollar à 44,67 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, a également reculé, de 1,38 dollar à 45,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Avant même la tenue d'une réunion informelle mercredi en marge d'un forum de l'énergie à Alger, les investisseurs ont vu douchés leurs espoirs d'une entente entre les membres de l'OPEP sur un moyen de faire remonter le prix du baril, bas depuis mi-2014.

«La rhétorique utilisée par l'Iran ou par les Saoudiens n'est pas du tout en faveur d'un gel et encore moins d'une réduction de la production», a expliqué Matt Smith de Clipperdata.

Iran et Arabie saoudite

«Parvenir à un accord en deux jours ne figure pas sur notre agenda», a déclaré mardi le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh à Alger, avant d'ajouter ne pas être prêt à geler la production à ses niveaux actuels.

Le pays, qui a recommencé à exporter des barils après la levée des sanctions internationales en 2015, veut retrouver ses niveaux de production de 4 millions de barils par jour (mbj), a affirmé Bijan Namdar Zanganeh.

De son côté, l'Arabie saoudite, même si elle s'est dit optimiste sur les chances d'arriver à une «vision commune», a sous-entendu que le marché était déjà sur la voie d'un rééquilibrage sans avoir nécessairement besoin d'une intervention.

De plus, le royaume se prépare à «une période prolongée de prix du pétrole bas, et a réduit les salaires des fonctionnaires de 20%», ont indiqué les analystes de Commerzbank dans une note.

Dans ce contexte, les investisseurs craignent la réédition du scénario de Doha en avril, quand des négociations avaient échoué à cause de la mésentente entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les deux puissances régionales rivales.

La possibilité d'un consensus s'est lézardée un peu plus après les déclarations du Nigeria, géant pétrolier d'Afrique, qui a souhaité être exonéré d'un éventuel gel de la production en cas d'accord. «Nous avons besoin d'argent», a plaidé Emmanuel Ibe Kachikwu, le secrétaire d'État nigérian pour le Pétrole.

Depuis le début de l'année, la production du Nigeria a fortement baissé à la suite d'attaques sur des oléoducs par des groupes rebelles.

Autre facteur pénalisant, le dollar s'est renforcé à la suite du débat présidentiel américain face à la plupart des devises.

Le pétrole, libellé en monnaie américaine, souffre généralement d'une hausse du cours du billet vert qui le rend plus onéreux pour les acheteurs utilisant d'autres monnaies.