Les cours du pétrole ont légèrement progressé vendredi à New York et stagné à Londres, semblant faire une pause à l'issue d'une semaine de hausse soutenue.

Le cours du baril de référence «light sweet crude» (WTI), a progressé de 22 cents à 49,11 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre, contrat de référence, a stagné, concédant un seul cent à 50,88 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), après avoir lui aussi progressé la veille.

«Le marché a repris son souffle après avoir été soutenu cette semaine par les discussions sur un potentiel gel de la production entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lors du forum de l'Energie à Alger en septembre», a indiqué Andy Lipow de Lipow Oil Associates.

La perspective d'un accord a repris une place centrale cette semaine à la suite de plusieurs déclarations, notamment de la Russie indiquant se tenir prête à se joindre à de telles discussions en marge d'un autre sommet fin octobre.

Dans un contexte de craintes de surabondance de l'offre, cela a suffi à faire monter les cours pendant sept séances consécutives même si de nombreux investisseurs doutent du succès des négociations, après un premier échec au printemps.

«Les marchés ont trop acheté», a jugé Bill Baruch de iiTrader.com, doutant qu'un tel gel puisse avoir lieu.

De plus, «même s'ils parviennent à un accord, ils ont déjà augmenté leur production à des niveaux proches du maximum ce qui signifie que cela n'aura qu'un impact marginal sur l'offre et que la situation de surproduction perdurera», a enchaîné M. Lipow.

«L'Arabie saoudite va extraire plus de pétrole, le Nigeria a plus de marge de manoeuvre pour relancer sa production et l'Iran veut pomper plus», a complété Bill Baruch.

Opérations techniques

Autre facteur faisant craindre un excès de l'offre, le décompte hebdomadaire des puits américains en activité, établi chaque vendredi par le groupe Baker Hughes a augmenté pour la huitième semaine consécutive même si il reste bien plus faible que l'an passé à la même période.

«La dernière fois qu'il y a eu une série de huit semaines consécutives, c'était il y a un peu plus de deux ans», juste avant que les cours qui flirtaient à l'époque avec les 100 dollars n'entament leur dégringolade, prévenaient les analystes de Commerzbank, pour qui «la hausse du cours du pétrole est en terrain instable».

Ces chiffres confortent la reprise d'une production de brut aux États-Unis esquissée mercredi par la publication de statistiques du ministère de l'Énergie, qui avaient alors surpris les analystes.

Des opérations techniques ont également limité la hausse.

«C'est le dernier jour pour échanger des contrats à terme sur le contrat de septembre et cela pourrait créer de la volatilité», a indiqué Bill Baruch de iiTrader.com.

Comme pour la plupart des matières premières, la cotation du pétrole s'effectue sur un contrat à terme de référence, dont les caractéristiques, notamment de date de livraison, sont connues à l'avance. Le contrat de référence change donc régulièrement.

Plus tôt dans la semaine, certains analystes ont voulu croire à un regain de la consommation d'or noir, notamment à la suite d'une estimation en baisse des stocks d'essence aux États-Unis.

Bill Baruch estimait lui vendredi que «la demande n'augmentera pas autant qu'anticipé».