Les cours du pétrole ont nettement progressé mardi, poursuivant la hausse entamée en milieu de semaine dernière, aidés par un dollar à la baisse, dans un contexte de relance des discussions pour limiter la production.

Le cours du baril américain de référence (WTI) a pris 84 cents à 46,58 dollars sur le contrat pour livraison en septembre au New York Mercantile Exchange (NYMEX).

«Le dollar est faible aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle le marché est en hausse», a indiqué Robert Yawger, de Mizuho Securities.

L'euro montait nettement mardi face au dollar, entrainé par les incertitudes sur la politique monétaire américaine accentuées par des déclarations contrastées de responsables de la Réserve fédérale (Fed) ainsi que des indicateurs mitigés aux États-Unis.

«Le prix du baril s'oriente généralement à l'inverse du dollar», a expliqué M. Yawger

La baisse du billet vert rend le brut, libellé dans cette devise, plus attractif pour les acheteurs dotés d'autres monnaies de réserve, ce qui a tendance à faire monter ses cours.

«Plus globalement, depuis le 8 août, nous avons eu une série de d'annonces de discussions de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)» sur une possible limitation de la production «et aujourd'hui les Russes s'y sont mis» a ajouté M. Yawger.

La Russie a annoncé mardi sa participation à une réunion de l'OPEP, dont elle n'est pas membre, en octobre et ainsi relancé l'idée d'un hypothétique accord entre pays producteurs afin de limiter l'offre pour faire remonter les cours.

«Une rencontre est prévue en octobre à Vienne, la date précise sera déterminée par les voies diplomatiques dans un futur proche», a déclaré mardi le ministre de l'Énergie, Alexandre Novak, dans un communiqué.

Évoquée depuis plusieurs mois, le projet d'un accord de stabilisation de la production de pétrole, afin de faire remonter les cours, tient les investisseurs en haleine dans un contexte de surabondance de l'offre.

«Il y a beaucoup d'optimisme sur les marchés. Les membres de l'OPEP commencent à prendre sérieusement en compte le fait que les prix ont été trop bas pendant trop longtemps»,a estimé Carl Larry, de Frost and Sullivan

«Je doute que cela aboutisse à quoi que ce soit», a nuancé M. Yawger précisant que ces annonces avaient tout de même permis au marché de s'orienter à la hausse.

Cette hausse a a été amplifié par l'abandon par de nombreux investisseurs spéculatifs de leurs positions à la baisse, qui étaient début août à un niveau jamais atteint auparavant, a ajouté l'analyste de Mizuho Securities.

La Russie prévoit une réunion avec l'OPEP en octobre à Vienne

La Russie prévoit de participer en octobre à une réunion avec l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont elle n'est pas membre, a annoncé mardi le ministre russe de l'Énergie, alors que le marché s'interroge sur de possibles mesures communes de stabilisation de l'offre.

Dans un communiqué, Alexandre Novak a indiqué qu'une délégation russe s'était rendue au siège du cartel pour évoquer la tenue d'une future réunion du Dialogue énergétique Russie-Opep, leur format régulier d'échanges.

«Une rencontre est prévue en octobre à Vienne, la date précise sera déterminée par les voies diplomatiques dans un futur proche», a-t-il déclaré.

Les prix de l'or noir ont progressé la semaine dernière, car le marché s'interroge sur un possible accord entre les grands pays producteurs, membres ou non de l'OPEP, pour réduire l'excès d'offre qui pèse sur le marché.

Lors de sa visite à Vienne, la délégation russe a discuté avec l'OPEP de «la situation actuelle sur le marché du pétrole et (des) prévisions concernant son évolution» ainsi que des «aspects de la coopération» entre Moscou et l'organisation, a précisé le ministère russe.

M. Novak a assuré récemment au journal saoudien Asharq Al-Awsat que son pays était prêt à collaborer avec l'Arabie saoudite afin de parvenir à une stabilisation du marché.

De son côté, le président de l'OPEP, le Qatari Mohammed Bin Saleh Al-Sada, avait annoncé la semaine dernière une réunion informelle de ses pays membres en marge du 15e Forum international de l'énergie organisé du 26 au 28 septembre à Alger.

Fin avril, une première réunion à Doha réunissant la Russie et les membres de l'OPEP, menés par l'Arabie saoudite, s'était achevée à la surprise générale sur un échec: Ryad demandait l'accord de tous les pays du cartel alors que l'Iran refusait de participer.

Le 8 août, M. Novak s'était dit prêt à négocier de nouveau avec le cartel, mais avait jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour un éventuel gel de production, car les prix se trouvent selon lui «à un niveau plus ou moins correct entre 40 et 50 dollars».