Les cours pétroliers ont encore baissé mardi à New York, une petite tentative de rebond ayant fait long feu alors que beaucoup d'analystes estiment que la perspective d'un rééquilibrage entre l'offre et la demande mondiale s'éloigne.

Le cours du baril de référence (WTI), qui avait ouvert en hausse, a finalement perdu 55 cents à 39,51 dollars sur le contrat pour livraison en septembre, finissant sous le seuil des 40 dollars pour la première fois depuis 15 semaines au New York Mercantile Exchange (NYMEX).

«On a vu un petit rebond technique, et puis le marché a recommencé à se focaliser sur l'offre et la demande», qui restent très déséquilibrées, a déclaré Gene McGillian, de Tradition Energy.

«Le marché semble faire très attention à la chute de la demande qu'on attend» avec notamment la fin des congés d'été, tandis qu'en face «on ne voit pas de baisse de la production», a-t-il précisé.

Après des informations faisant état lundi d'une hausse de la production dans les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), Matt Smith, chez ClipperData, faisait état mardi d'une progression sur un an de la production russe de pétrole en juillet.

M. Smith a également cité une analyse de la banque Goldman Sachs selon laquelle la production russe pourrait augmenter de quelque 800 000 barils par jour d'ici à 2018 pour arriver à 11,65 millions de barils par jour (mbj), bien plus que ce que prévoit l'Agence internationale de l'Énergie (10,94 mbj).

Pour ce qui est de l'offre aux États-Unis, qui a déçu dernièrement avec des stocks et une production qui repartent en hausse, Tim Evans, chez Citibank, était prudemment optimiste. Selon lui, les chiffres du ministère de l'Énergie (DoE) attendus mercredi devraient montrer une baisse des stocks de brut, d'essence et de produits distillés. «Mais les déclins qu'on attend sont modestes et pourraient ne pas suffire à faire remonter les cours», notait M. Evans.

Au niveau mondial, le rééquilibrage entre l'offre et de la demande, que la plupart des analystes anticipaient il y a quelques mois encore pour la seconde partie de l'année, n'est désormais plus attendu avant le début 2017.

«Les prix du pétrole ont été soutenus initialement par l'anticipation d'une forte croissance de la demande et d'une offre chutant significativement», a rappelé à l'AFP Abhishek Deshpande, analyste chez Natixis, mais sur ces deux fronts, le marché a dû significativement réviser ses attentes.

«La production interrompue (dans certaines zones au printemps) a repris, on s'attend à ce que l'offre de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP) augmente à des niveaux records et le nombre de puits de forage (en activité) a continué à progresser aux États-Unis», certains observateurs en faisant un indicateur avancé de la production, a détaillé M. Sayed.