Les cours du pétrole ont ouvert en hausse mardi à New York, réticents à s'installer sous le seuil des 40 dollars le baril franchi en séance la veille, faute d'actualité particulièrement négative.

Vers 9h15, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en septembre gagnait 33 cents à 40,39 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La veille il était passé en séance sous le seuil des 40 dollars pour la première fois depuis la mi-avril, avant un petit sursaut, en l'absence d'actualité forte.

«On assiste à un petit rebond technique après le bradage d'hier», a commenté Carl Larry, chez Frost & Sullivan, certains investisseurs étant alléchés par de bonnes affaires.

«Il n'y a rien de très concret ou de très flagrant» pour soutenir cette hausse, a-t-il ajouté, en évoquant tout de même «des rumeurs selon lesquelles l'Iran a dit que les niveaux de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sont trop élevés».

«Si l'Iran est dans cet état d'esprit, cela pourrait influencer d'autres pays», espérait M. Larry, alors que le marché espère désespérément voir un rééquilibrage d'un marché lourdement excédentaire.

Par ailleurs, mardi, les dépenses de consommation des ménages américains sont ressorties plus fortes que prévu en juin, «c'est plutôt prometteur pour la demande», a-t-il dit.

Plus généralement, M. Larry a estimé que les cours avaient des chances de continuer à osciller pendant plusieurs mois entre 40 et 50 dollars, comme ils le font depuis le début de l'année.

Mais plusieurs analystes estimaient plutôt que le marché restait fondamentalement baissier.

Selon Hussein Sayed, analyste chez FXTM, les mêmes facteurs qui ont entraîné les prix à un plus bas en 13 ans en janvier 2016 sont de retour sur le devant de la scène, et les cours sont plombés par les excédents de brut et de produits pétroliers.

«Le rééquilibrage de l'offre et de la demande qui devait se produire dans la seconde partie de l'année semble avoir été reporté à 2017 alors que la production interrompue (au printemps dans certains pays, comme le Canada et le Nigeria) a repris, que l'on s'attend à ce que la production de l'OPEP augmente à des niveaux records et que le nombre de puits (de forage en activité) a continué à progresser aux États-Unis», expliquait M. Sayed.

Ainsi, lundi les cours avaient fléchi à l'annonce que l'Arabie saoudite avait baissé le prix de son pétrole facturé en Asie, et que le gouvernement libyen avait signé un accord devant permettre la reprise des exportations de brut.