Alors que la Bourse de Toronto était fermée lundi pour un congé civique, les cours pétroliers ont chuté à New York, se rapprochant du seuil des 40 $ US le baril dans un marché à la recherche d'un nouveau plancher en l'absence d'un rééquilibrage entre l'offre et la demande.

Le cours du baril de référence (WTI) a lâché 1,54 $ US à 40,06 $ US sur le contrat pour livraison en septembre, après avoir oscillé autour du seuil des 40 $ US, sous lequel il n'a plus fini depuis 15 semaines au New York Mercantile Exchange (Nymex). Le prix du contrat de référence a chuté de presque 22 % depuis son sommet de l'année atteint le 8 juin.

« Le marché a la perception que l'offre est surabondante et cherche à voir jusqu'où il peut descendre », a déclaré Phil Flynn, chez Price Futures Group, estimant que les mouvements des cours réagissaient plus à « l'humeur » des investisseurs qu'aux données fondamentales.

Ce qui ne veut pas dire que ces dernières soient particulièrement favorables, comme il l'a reconnu : « on entend dire que la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole atteint un niveau record, on a vu que le nombre de puits (en activité aux États-Unis) est en hausse, et il se dit que la Libye va reprendre ses exportations », a énuméré M. Flynn.

La compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a en effet annoncé qu'elle s'apprêtait à reprendre les exportations de brut, à l'arrêt depuis plusieurs mois à cause de divergences politiques et d'attaques djihadistes, après un accord pour la réouverture de deux terminaux pétroliers.

De son côté, l'Arabie saoudite, poids lourd du cartel, a réduit ses prix de vente officiels pour les consommateurs asiatiques en septembre de 1,30 $ US par baril par rapport au mois d'août, rapportaient les analystes de Commerzbank, soit la plus importante réduction de prix en presque un an qui suggère un nouvel épisode de guerre de prix destiné à préserver des parts de marché.

Faible lueur d'espoir

D'une manière générale, « un choc du côté de l'offre, avec une estimation de 800 000 barils par jour de production revenant sur le marché en juin en raison de la fin des interruptions (d'approvisionnement) et de tendances cycliques, a contribué à exercer une pression à la baisse sur les prix » du pétrole, abondaient Abhishek Deshpande et Michael Liu, analystes chez Natixis.

En outre, ajoutaient-ils, le niveau actuellement record des stocks de produits pétroliers, en particulier aux États-Unis, pourrait pousser les raffineries à avancer leur période de maintenance, ce qui signifierait qu'elles puiseraient moins dans les stocks de brut.

À la Bourse, Wall Street n'a pas dégagé de tendance lundi, première séance d'août, se montrant plutôt résistante face à des indicateurs américains médiocres et à la chute du marché pétrolier : le Dow Jones a perdu 0,15 %, mais le Nasdaq a gagné 0,43 %.

Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones a cédé 27,73 points à 18 404,51 points alors que le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 22,06 points à 5184,20 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 2,76 points, soit 0,13 %, à 2170,84 points.

Quant aux indicateurs, ils se sont révélés décevants aux États-Unis, dont l'activité manufacturière a plus ralenti que prévu en juillet, comme dans d'autres pays tel le Royaume-Uni, qui digère toujours les conséquences du vote en faveur d'une sortie de l'Union européenne.

Parmi les valeurs, les majors Chevron et ExxonMobil ont respectivement perdu 3,3 % et 3,5 %.