Ressources Québec et Saint-Aubin n'auront pas à verser 13 millions de dollars dans Hydrocarbures Anticosti, comme le réclamait Pétrolia, a tranché vendredi le juge Martin Castonguay, de la Cour supérieure du Québec.

Le juge Castonguay a cependant accueilli favorablement certains des arguments de Pétrolia et a exigé que la filiale d'Investissement Québec et Saint-Aubin versent, jusqu'en mai 2017, les fonds nécessaires pour permettre à Pétrolia d'assurer certains besoins primaires sur l'île d'Anticosti et pour maintenir certains emplois en place.

Pétrolia s'était tournée vers les tribunaux le 12 juillet dernier pour forcer deux de ses partenaires dans la société Hydrocarbures Anticosti à fournir les 13 millions promis pour le financement du forage exploratoire sur l'île d'Anticosti.

La société établie à Québec voulait éviter de repousser les travaux d'exploration au moins jusqu'en 2017, ce qui, selon elle, pourrait entraîner un nombre indéterminé de pertes d'emplois, en plus de compromettre l'avenir du projet.

Le programme d'exploration actuellement en cours sur l'île d'Anticosti vise à déterminer et à valider avec précision le potentiel de cette île en hydrocarbures.

Les trois forages ont été permis en juin par la voie de quatre certificats d'autorisation du ministère de l'Environnement. L'entreprise, qui avait déposé sa demande en février, a soutenu que le ministère s'était pourtant engagé à répondre avant la fin d'avril. Aussitôt autorisés, les forages ont suscité une autre controverse, puisqu'ils nécessiteront le pompage de 30 millions de litres d'eau à même des rivières à saumon.

Depuis sa participation à la Conférence internationale sur les changements climatiques des Nations unies à Paris, en décembre, le premier ministre Philippe Couillard ne cesse de se dissocier du projet d'exploitation des hydrocarbures sur Anticosti.

Il a répété à plusieurs reprises que même s'il ne s'agissait pas de sa décision, mais bien de celle du gouvernement péquiste précédent, le gouvernement allait tout de même honorer le contrat.

En mai, la française Maurel & Prom - la société mère de Saint-Aubin - avait laissé entendre qu'elle comptait se retirer du projet si le Québec refusait d'envisager l'exploitation des ressources sur l'île.