Malgré une réunion du conseil d'administration d'Hydrocarbures Anticosti plus tôt cette semaine, l'impasse persiste toujours entre Pétrolia et Ressources Québec ainsi que l'entreprise Saint-Aubin.

Devant la Cour supérieure, jeudi, au palais de justice de Montréal, Pétrolia a continué de reprocher à ses partenaires de refuser de fournir les 13 millions $ promis pour le financement du forage exploratoire sur l'île d'Anticosti.

Plus précisément, elle demande une ordonnance qui forcerait Ressources Québec et Saint-Aubin - une filiale de la société française Maurel et Prom - à verser à Hydrocarbures Anticosti respectivement 7,26 millions $ et 5,55 millions $.

L'avocat de Saint-Aubin, Me Ian Gosselin, a cependant révélé que le conseil d'administration d'Hydrocarbures Anticosti - la société regroupant les actifs des partenaires - s'était mis d'accord sur un prolongement budgétaire de trois mois, notamment afin de couvrir les salaires des travailleurs qui se trouvent sur l'île d'Anticosti.

Une semaine après que le juge Martin Castonguay eut accordé aux parties une dernière chance d'en arriver à une entente, celui-ci a fait savoir qu'il rendra une décision ce vendredi. Personne ne s'est adressé aux journalistes en sortant de la salle d'audience.

Pétrolia veut contrer une tentative de repousser les travaux d'exploration au moins jusqu'en 2017, ce qui pourrait entraîner, selon l'entreprise, un nombre indéterminé de pertes d'emplois et compromettre l'avenir du projet.

«Il y a deux parties (Pétrolia et Corridor Ressources) qui ont mis 100 millions $ dans le projet et qui s'attendent à ce que le programme suive son cours, a dit l'avocat de la société établie à Québec, Marc-André Landry. Il y a deux parties (Saint-Aubin et Ressources Québec) qui n'ont pas mis (ce montant) et qui trouvent 100 001 façons de ne pas respecter les obligations contractuelles.»

De son côté, un des avocats de Saint-Aubin, Ian Gosselin, a notamment affirmé qu'il n'y avait aucune urgence de réaliser les forages exploratoires dès cette année, ajoutant qu'il était possible de les réaliser en 2017 avant les travaux de fracturation hydraulique.

Il a également ajouté que la demande de Pétrolia venait appliquer une pression indue sur droit de retrait une fois qu'un montant de 35 millions $ aura été investi dans les travaux d'exploration.

L'avocat de Corridor Ressources, Me Doug Mitchell, est cependant allé plus loin, laissant entendre que le litige actuel est directement lié à l'opposition manifestée en décembre dernier à Paris par le premier ministre Philippe Couillard au projet d'Anticosti.

«C'est bien beau de dire qu'on respectera le contrat mais la conduite actuelle est de chercher des prétextes pour se traîner les pieds, a-t-il dit devant le juge Castonguay. Même si le tribunal n'accorde pas la demande (de Pétrolia), (je vous invite) à pointer la vraie source du problème.»