Les cours du pétrole ont baissé lundi, les investisseurs intégrant rapidement un certain retour à la stabilité en Turquie, important canal pour le transport d'or noir, après l'échec d'un coup d'État lors du week-end.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en août a perdu 71 cents à 45,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a reculé de 65 cents à 46,96 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«Les échanges sont dominés par l'idée qu'il n'y aura finalement pas de problème avec le transport de pétrole par la Turquie», a estimé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research. «C'était préoccupant vendredi, mais cela ne s'est pas concrétisé. Donc les investisseurs repassent à la vente.»

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a été visé vendredi soir par un coup d'État, mais celui-ci a échoué lors du week-end, conduisant le pouvoir à engager une vaste purge frappant des milliers de personnes dans la police, la justice et l'armée.

En conséquence, «les cours du pétrole entament la semaine sur la défensive sur fond de soulagement que le coup d'État n'ait pas perturbé le fonctionnement des oléoducs et les chargements de navires pétroliers», a écrit Tim Evans de Citi.

En raison de sa situation privilégiée entre des producteurs majeurs comme l'Irak ou la Russie, des millions de barils de pétrole passent chaque jour par la Turquie, que ce soit par des oléoducs ou la voie maritime.

«Qui plus est, la Turquie est aussi un important consommateur de pétrole, dont la demande a beaucoup augmenté depuis quelques années», ont remarqué les experts de Commerzbank, l'établissant à 850 000 barils par jour (b/j).

Expiration prochaine

Les doutes sur le sujet ont en tout cas semblé se dissiper avant même l'ouverture new-yorkaise, les cours tombant dans le rouge dès les premières minutes d'échanges, comme les investisseurs pouvaient se concentrer de nouveau sur les perspectives incertaines d'offre et de demande d'or noir, déjà à l'origine de vastes hésitations la semaine précédente.

Après une chute en février au plus bas de 2003, les cours s'étaient nettement repris au cours du printemps, à l'aide de divers problèmes de production à travers le monde, mais ils se sont mis à hésiter à la fin juin face aux doutes sur une résorption à court terme de la surabondance générale.

Parmi les éléments récemment déprimants pour les cours, le département américain de l'Énergie (DoE) publie «depuis deux semaines des rapports hebdomadaires qui sont plutôt défavorables sur le pétrole», a mis en avant Kyle Cooper, de IAF Advisors.

Alors que les investisseurs s'attendent généralement à de forts déclins des réserves de brut pendant l'été, elles n'ont guère reculé lors des dernières semaines, tandis que la production américaine marque des signes de rebond après avoir beaucoup décliné depuis le début d'année.

D'un point de vue plus technique, les cours du WTI étaient susceptibles d'être exposés à «des rééquilibrages chez les investisseurs avant l'expiration mercredi du contrat» pour août, a relevé M. Evans.