Les cours pétroliers ont légèrement baissé mardi, sans revenir sur l'essentiel de leur fort rebond des deux précédentes séances, comme les investisseurs prenaient un peu de champ avant des chiffres hebdomadaires sur l'offre américaine.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juillet, qui avait pris quelque trois dollars vendredi et lundi, a perdu 52 cents à 48,85 dollars sur le New York Mercantile Exchange.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août n'a reculé que de trois cents à 50,62 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

«C'est un repli après l'essor de la veille, qui était largement dû à un mouvement d'optimisme quant au référendum sur le Brexit», a résumé Mike Lynch, de Strategic Energy & Economic Research.

L'ensemble des marchés financiers sont obnubilés par la perspective du référendum de jeudi sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne (UE) et ont attaqué la semaine de façon nettement optimiste quant à la victoire du camp du maintien, qui a la faveur de la majorité des investisseurs.

Un rejet du Brexit «aiderait les marchés de capitaux à travers le monde, mais, aujourd'hui, les investisseurs réalisent peut-être que ce n'est pas quelque chose de si essentiel», du moins dans le monde de l'or noir, a jugé M. Lynch.

En conséquence, les investisseurs ont procédé «de façon modérée à des prises de bénéfices, à la faveur d'un renforcement du dollar», qui pèse sur les cours pétroliers, car ils sont libellés en monnaie américaine, a estimé dans une note Tim Evans, de Citi.

Signe que les fluctuations de mardi étaient surtout spéculatives, les cours de l'or noir ont d'ailleurs nettement limité leurs pertes pendant la dernière demi-heure d'échanges après avoir perdu plus d'un dollar le baril en cours de séance.

«Le contrat pour juillet sur le WTI expire aujourd'hui, donc les échanges sur cet actif ont pu être particulièrement instables à cause de moindres volumes, (...) indépendamment de la situation du marché», a remarqué M. Evans.

La production surveillée aux États-Unis

Les investisseurs ont néanmoins pu digérer des éléments spécifiques au marché du pétrole, en premier lieu «l'actualité au Nigeria», où «on a appris qu'un cessez-le-feu allait peut-être être mis en place», comme l'a noté Matt Smith, de ClipperData.

Depuis le printemps, le Nigeria, premier exportateur africain de pétrole, est frappé par une accélération de sabotages par des groupes rebelles, dont certains sont apparus à cette occasion comme les Vengeurs du Delta du Niger, et ces problèmes ont largement contribué à soutenir les cours lors des dernières semaines.

Désormais, les investisseurs «attendent de voir ce qui va sortir des chiffres de demain sur les réserves (américaines)», a conclu M. Lynch.

En plus des stocks de brut et de produits comme l'essence, ces chiffres donneront une idée de la production hebdomadaire de pétrole aux États-Unis dont la baisse régulière contribue depuis le printemps à soutenir les cours, mais certains observateurs craignent un rebond - justement encouragé par la reprise du marché.