Les cours du pétrole rebondissaient à l'ouverture vendredi à New York, dans un marché encouragé par la baisse du dollar et la reprise des marchés boursiers à se concentrer sur le resserrement à venir de l'offre et de la demande.

Vers 9 h 10, le cours du baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en juillet gagnait 1,03 dollar à 47,24 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), mettant fin à une série de six séances de baisse, inédite depuis l'hiver.

« Il y a eu un changement complet de l'humeur des investisseurs jeudi en fin d'échanges européens: les marchés boursiers ont résorbé leurs pertes, les rendements obligataires ont augmenté et le dollar s'est déprécié à nouveau », expliquaient les analystes de Commerzbank.

Plusieurs analystes estiment en effet que le meurtre d'une députée pro-Union européenne dans le nord de l'Angleterre jeudi a augmenté les chances d'un vote des Britanniques pour rester dans l'UE lors du référendum prévu la semaine prochaine, alors que les derniers sondages donnaient jusqu'à présent le camp pro-Brexit gagnant.

L'aversion générale au risque favorisée par les craintes d'une sortie du Royaume-Uni de l'UE semblait ainsi s'apaiser vendredi: les Bourses asiatiques et européennes repartaient à la hausse, les marchés obligataires à la baisse, et les investisseurs se détournaient à nouveau du dollar pour favoriser des actifs plus risqués.

Tout affaiblissement du dollar bénéficie en effet aux achats d'or noir, qui sont libellés en billets verts et donc rendus moins onéreux pour les investisseurs munis d'autres devises.

Pour Bart Melek, chez TD Securities, cette remontée des cours était aussi largement technique, la pression baissière s'étant heurtée la veille à un seuil de résistance qui avait empêché le prix du WTI de terminer la journée sous la barre des 46 dollars.

« Nous sommes revenus dans les marges d'évolution habituelles » a dit M. Melek.

« Nous avons la perception d'un rapport entre l'offre et la demande nettement plus resserré dans l'avenir », a-t-il ajouté en évoquant l'horizon du deuxième semestre 2017, ce qui fait que « le marché passe outre l'actualité négative transitoire », et préfère se focaliser sur la baisse de la production américaine de brut, notamment.