Quatre ans après avoir été annoncé officiellement, le projet d'éthanol de deuxième génération piloté par Enerkem et Ethanol Greenfield à Varennes a recommencé à avancer.

« Nous sommes en processus d'obtention de permis », a fait savoir hier Vincent Chornet, le président et chef de la direction d'Enerkem, qui était l'invité mercredi de l'Association des MBA du Québec.

Il n'a pas voulu répondre aux questions des journalistes. Dans son allocution, M. Chornet a très peu parlé de son entreprise, sinon pour dire que ses projets avançaient, dont celui de Varennes.

Vanerco, la coentreprise formée d'Enerkem et d'Éthanol Greenfield, veut construire à Varennes une usine de transformation des déchets en biocarburant.

Cette usine serait une reproduction de celle construite par Enerkem à Edmonton, en Alberta, qui a démarré officiellement l'an dernier après trois ans de retard. Enerkem fait face à plusieurs poursuites de la part de fournisseurs qui ont contribué à son projet d'Edmonton.

À partir des déchets préalablement triés, l'usine produit du méthanol, un produit utilisé notamment par l'industrie pétrochimique. Après une année d'opération, l'usine d'Edmonton n'a pas encore atteint sa capacité de production de 38 millions de litres.

La production de biocarburant (éthanol), un produit en forte demande en Amérique du Nord, a été reportée à l'an prochain.

Selon le maire de Varennes, Martin Damphousse, aucune contribution municipale n'est requise pour le projet de Vanerco. « Plutôt que d'envoyer nos déchets à l'enfouissement, nous les enverrons à Vanerco », a-t-il expliqué à La Presse.

À Edmonton, la ville a construit un centre de tri de 40 millions pour préparer la matière première nécessaire à Enerkem, en plus de participer au financement de l'usine de transformation des déchets en biocarburant, qui a coûté 80 millions.

La construction de l'usine de Varennes a été annoncée en 2012. Vanerco a déjà reçu l'assurance d'obtenir des fonds publics pour construire son usine, dont le coût estimé est de 100 à 125 millions. Lors de l'annonce du projet, en 2012, le gouvernement du Québec avait promis 27 millions et le gouvernement fédéral s'était engagé à verser jusqu'à 40 millions.

Plus tôt cette année, Enerkem a embauché le lobbyiste Stéphane Bertrand afin de vérifier auprès du gouvernement la possibilité d'obtenir une aide financière pour poursuivre le développement de son projet de Varennes.