Le géant minier anglo-australien Rio Tinto a annoncé vendredi le début prochain des travaux d'expansion de la mine d'or et de cuivre d'Oyu Tolgoï en Mongolie, un projet colossal nécessitant un investissement de 5,3 milliards de dollars.

Le groupe a obtenu le feu vert de ses partenaires, le gouvernement de Mongolie et sa filiale Turquoise Hill Resources, pour cet investissement ainsi que «toutes les autorisations nécessaires».

Ce projet avait été longtemps bloqué sur fond de tensions nationalistes dans le pays.

À l'issue d'un bras de fer, Rio Tinto et Oulan Bator avaient conclu en mai 2015 un accord ouvrant la voie à l'exploitation des ressources souterraines du site, qui est déjà mis en valeur à ciel ouvert.

Le groupe avait alors indiqué avoir finalisé un plan de financement à 4,4 milliards de dollars, avec 20 institutions financières.

«Le développement de la mine souterraine va commencer à la mi-2016», dit Rio Tinto dans un communiqué.

Alors qu'un déficit global de cuivre est prévu par l'industrie d'ici quelques années, la mine souterraine commencera à produire en 2020, ajoute le texte. À plein régime, en 2027, plus de 500 000 tonnes de cuivre par an, contre 175 à 200 000 tonnes actuellement, sortiront d'Oyu Tolgoi.

Le Français Jean-Sébastien Jacques, qui va être promu en juillet à la direction générale de Rio Tinto, a déclaré que ce projet allait faire d'Oyu Tolgoi «l'une des plus importantes mines de cuivre du monde».

Rio Tinto estime que 80% des richesses minières du site résident dans ses réserves souterraines.

«Les fondamentaux à long terme du cuivre demeurent solides et la production souterraine commencera à un moment où les marchés du cuivre devraient affronter un déficit structurel», ajoute-t-il.

Le premier ministre de Mongolie Chimediin Saikhanbileg a salué une «journée de fierté» pour le pays, une «claire démonstration que le pays recommence à faire des affaires».

Oyu Tolgoï, «la Colline turquoise», est censé devenir une manne pour la Mongolie, ancien satellite de l'URSS converti au capitalisme, peuplée de trois millions d'habitants et très dépendante de ses ressources minières.