Freinés par des chiffres élevés sur l'offre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), les cours pétroliers ont légèrement baissé vendredi mais ont signé leur quatrième hausse hebdomadaire et restent proches de leurs records de l'année.

Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juin, qui avait fini la veille à un niveau sans précédent depuis novembre, a perdu 11 cents à 45,92 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), mais s'affichait en hausse de plus de deux dollars par rapport à la fin de semaine précédente.

«Les agences Bloomberg et Reuters ont publié leurs chiffres sur la production de l'OPEP et on dirait qu'elle monte de nouveau», a mis en avant John Kilduff, d'Again Capital, reconnaissant que cela n'avait rien de surprenant.

Malgré la surabondance persistante, l'Arabie saoudite, membre dominant du cartel, semble en effet prête à accélérer sa production après l'échec de négociations entre pays producteurs à la mi-avril, que les observateurs ont largement attribué à l'intransigeance de Ryad face à l'Iran, son grand rival régional.

Néanmoins, depuis le début de la semaine, plusieurs éléments paraissent témoigner, de façon pour l'heure officieuse, de la volonté des autorités saoudiennes de désormais ménager le marché.

«L'Arabie saoudite ne semble pas souhaiter inonder le marché de trop de pétrole, même si elle compte augmenter ses capacités de production», a rapporté Andy Lipow, de Lipow Oil Production, faisant allusion à des rumeurs de presse apparues vendredi, selon lesquelles Ryad devrait se contenter de répondre à la hausse saisonnière de la demande cet été.

«Maintenant que les cours ont nettement rebondi, les Saoudiens ne veulent pas qu'ils se replient de nouveau, donc ils comptent ne produire que ce dont le marché a besoin», a-t-il précisé.

Après être tombés en février à leur plus bas depuis 2003, les cours ont en effet repris quelque 80% et leur baisse de vendredi semble d'ailleurs limitée par rapport au fait qu'ils achèvent leur quatrième semaine consécutive de hausse.

«La surabondance reste une réalité», a néanmoins prévenu M. Kilduff. «Je pense que les cours sont autant remontés que possible dans l'idée d'un rééquilibrage d'ici la fin de l'année.»