Les cours du pétrole ont nettement monté mardi pour finir au plus haut de l'année à New York sur fond de rumeurs sur une réduction de l'activité saoudienne, au moment où règnent les spéculations sur une résorption de la surabondance mondiale.

Au lendemain d'une baisse de plus d'un dollar, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en juin a rebondi de 1,40 dollar à 44,04 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), un niveau de clôture sans précédent depuis novembre.

Déjà bien disposé à l'ouverture, «le marché a été soutenu en cours de séance par l'annonce par le groupe Nabor Industries», gros acteur des services parapétroliers, «qui affirme que l'Arabie saoudite compte réduire de 10% le nombre de ses puits», a mis en avant Bob Yawger, de Mizuho Securities.

Ces bruits rencontrent des oreilles particulièrement attentives au lendemain de la présentation par Riyad, dont l'intransigeance a largement contribué à l'échec de négociations entre pays producteurs à la mi-avril, d'un vaste plan destiné à réduire sa dépendance au pétrole lors de quinze prochaines années.

Pour le moment, néanmoins, l'Arabie saoudite envoie peu de signaux encourageants au marché, puisque «l'on entend dire qu'elle a effectué des ventes au comptant à un raffineur chinois, ce qui serait un geste plus compétitif qu'à l'ordinaire», a rapporté dans une note Tim Evans, de Citi.

Au moment où s'accélèrent les spéculations sur une réduction de l'excès d'offre, pour le moment, toujours bien réel, d'autres éléments sont tout de même venus mardi encourager l'optimisme des investisseurs comme des résultats bien accueillis du géant britannique BP.

«Sans tenir compte des charges exceptionnelles, BP a enregistré un bénéfice inattendu de 532 millions de dollars au premier trimestre», même si l'ensemble de son bilan s'inscrit dans le rouge, a écrit Matt Smith, de ClipperData.

«La tendance générale pour l'avenir, cela reste les réductions de coûts puisque les dépenses d'investissements devraient baisser à 17 milliards de dollars cette année contre 25 milliards en 2013», a-t-il précisé, rappelant que c'était désormais au tour du français Total d'annoncer ses chiffres mercredi.

De plus, le marché va se tourner vers les États-Unis, qui sont récemment devenus une lueur d'espoir avec une baisse de leur production sous les neuf millions de barils par jour (bj), car y seront publiés des chiffres hebdomadaires sur l'état de l'offre.

La fédération professionnelle American Petroleum Institute (API) va d'abord annoncer ses estimations mardi après la clôture, puis le gouvernement américain publiera ses chiffres officiels mercredi matin.