Les cours pétroliers ont légèrement baissé jeudi à New York, limitant leurs pertes avec le soutien d'un rapport favorable de l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), dans un contexte de spéculations omniprésentes sur l'issue d'un sommet dimanche à Doha entre pays producteurs.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai a perdu 26 cents à 41,50 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), restant proche de son plus haut niveau de clôture de l'année.

Le marché pétrolier est resté calme pendant toute la séance, qu'il a pour l'essentiel passée en légère hausse, avant de s'incliner un peu lors des dernières minutes.

«C'est le rapport de l'AIE, notamment sa partie sur l'offre, qui a soutenu le marché», a estimé Bob Yawger, de Mizuho Securities.

Dans son rapport mensuel, l'agence, liée à l'OCDE, estime que l'actuelle surabondance d'or noir va commencer à se résorber d'ici la fin de l'année, notamment grâce à une baisse de la production américaine de pétrole de schiste.

«Selon eux l'excès d'offre, actuellement évalué à 1,5 million de barils par jour (mbj), pourrait baisser jusqu'à 200 000 b/j au second semestre» a souligné M. Yawger.

L'AIE a en revanche exprimé ses doutes quant aux conséquences réelles d'un éventuel accord de gel de l'offre entre grands pays producteurs, au moment où cette question obsède les marchés à trois jours d'une réunion cruciale entre une quinzaine de pays, à Doha, capitale du Qatar.

«Certains investisseurs sont tentés par un coup de poker dans l'idée qu'il y ait un accord», a estimé M. Yawger. «Personnellement, je ne crois pas qu'il se passera quoi que ce soit de conséquent, mais cela encourage à passer à l'achat.»

Ces propos sont représentatifs du scepticisme général des observateurs, alors même que les cours bondissent depuis une dizaine de jours dans la perspective de cette réunion, qui regroupera notamment l'Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP, et la Russie, gros producteur extérieur au cartel, mais pas les États-Unis.

«Comme l'a noté le Qatar dans un courrier d'invitation à la Norvège, les bruits sur un gel de la production ont déjà 'changé le sentiment sur le marché pétrolier'», a rapporté dans une note Tim Evans, de Citi.