Au moment où son projet Énergie Est se trouve sous la loupe des gouvernements au Canada, une fuite de pétrole force TransCanada à fermer temporairement son pipeline Keystone aux États-Unis, a confirmé la société albertaine, lundi.

L'entreprise affirme qu'un «incident potentiel» au Dakota du Sud a entraîné la suspension du transport de brut, tel que le prévoit sa procédure d'intervention d'urgence.

Des équipes sont sur place pour évaluer la situation.  

L'entreprise dit avoir trouvé des traces de pétrole «visibles sur une petite surface». Elle a diffusé des photos qui portent à croire que la fuite a eu lieu dans une région rurale et que l'incident est de petite échelle.  

«TransCanada est en train d'enlever le pétrole et d'enquêter sur sa provenance, a précisé l'entreprise dans une déclaration écrite. Aucun impact significatif sur l'environnement n'a été observé et notre enquête se poursuit.»  

L'incident survient alors que TransCanada tente de convaincre les gouvernements canadien et québécois d'autoriser la construction de l'oléoduc Énergie Est entre l'Alberta au Nouveau-Brunswick.

Selon le porte-parole de Greenpeace, Patrick Bonin, la fuite illustre le «piètre bilan» de TransCanada en matière de fuites et de déversements.

«L'entreprise aura beau banaliser l'importance de cette fuite, il n'est pas normal et il est inquiétant que du pétrole s'échappe d'un pipeline, dénonce M. Bonin. Malgré tous ses efforts de relations publiques et de lobbying, TransCanada ne pourra pas faire avaler aux Québécois que les risques de déversement seraient minimes pour un pipeline comme Énergie Est qui traverserait 830 cours d'eau et menacerait l'eau potable de millions de personnes.»