Les prix du pétrole hésitaient sur la marche à suivre lundi en cours d'échanges européens, après avoir fortement décliné vendredi dans le sillage de déclarations de l'Arabie saoudite laissant entendre qu'un gel de sa production était conditionné à un engagement similaire de l'Iran.

Vers 9h15, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mai cédait 20 cents à 36,59 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

«Les attentes ont changé, l'optimisme relatif sur les chances d'un accord de gel de production le 17 avril s'évanouit, car il est maintenant tout à fait patent que les Saoudiens ne seront pas prêts à s'y conformer seuls, et en tout état de cause sans que l'Iran fasse preuve de bonne volonté», a expliqué Bart Melek, chez TD Securities. «Les attentes sont en train de s'évanouir, et avec elles la remontée (des cours) qu'elles avaient provoquée», a-t-il ajouté.

Des déclarations de Mohammed Ben Salmane, vice-prince héritier et numéro trois de l'Arabie saoudite, membre dominant de l'OPEP, prévenant vendredi que son pays ne gèlerait le niveau de son offre que si les grands producteurs, en premier lieu l'Iran, font de même, ont déclenché un mouvement généralisé de baisse des cours vendredi.

Or, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a déclaré dimanche que les exportations pétrolières de son pays dépassaient désormais les 2 millions de barils par jour (mbj) grâce à la levée des sanctions internationales en janvier.

La Russie, également dans le peloton de tête des pays producteurs, n'a rien arrangé en annonçant que sa production avait atteint 10,91 millions de barils par jour en mars, un record depuis près de trente ans.

Cela contredit l'accord préliminaire annoncé en février par la Russie, l'Arabie Saoudite, le Venezuela et le Qatar, qui avaient prévu de geler leur production au niveau de janvier, soulignaient les experts de Commerzbank.

Aussi, «avec les producteurs de pétrole de l'OPEP et hors OPEP qui prévoient toujours de se réunir le 17 avril à Doha, il est assez difficile (d'imaginer) ce qui pourrait en sortir, si tant est que quelque chose en sorte, car la production ne peut pas s'arrêter de croître à moins que tout le monde s'accorde pour stopper sa hausse», soulignaient part Michael van Dulken et Augustin Eden, analystes chez Accendo Markets.