Des pays producteurs de pétrole, membres et non membres de l'OPEP, se réuniront le 17 avril à Doha pour tenter de stabiliser la production et soutenir les prix du brut plombés par une surabondance de l'offre, a annoncé mercredi le Qatar.

Cette réunion fera «le suivi» de l'accord sur un gel de la production à son niveau de janvier, convenu entre l'Arabie saoudite et la Russie -principaux producteurs de brut dans le monde- lors d'une rencontre en février à Doha avec le Venezuela et le Qatar, a précisé dans un communiqué le ministre qatari de l'Energie Mohammed al-Sada, président en exercice de l'OPEP.

Tombés au plus bas depuis 2003 en début d'année face à la surabondance mondiale d'or noir, les cours ont rebondi grâce notamment à l'accord de Doha.

L'Iran, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui a fait son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions internationales, a cependant prévenu qu'il ne participerait pas au gel.

Mais M. Sada a affirmé que l'accord de Doha avait acquis l'adhésion des gros producteurs de brut dans le monde.

Il a ajouté que 15 producteurs OPEP et non-OPEP, qui représentent près de 73% de la production mondiale de pétrole, soutenaient la tenue de la réunion d'avril, dont la Russie et l'Arabie saoudite.

Le Koweït, membre de l'OPEP, a confirmé sa participation à la réunion, selon son ministre du Pétrole par intérim Anas al-Saleh. Cité par l'agence officielle Kuna, il a indiqué que le Koweït «soutient les efforts des pays producteurs en faveur (de la stabilisation) du marché».

Dimanche, l'Iran a prévenu qu'il comptait avant toute chose atteindre une production de 4 millions de barils par jour et n'envisagerait un gel de sa production qu'une fois ce seuil atteint.

L'accord de février a déjà «changé le sentiment sur le marché pétrolier et arrêté la chute des cours», souligne le communiqué du ministre qatari, ajoutant que l'effondrement des cours avait conduit à une baisse des investissements dans l'industrie pétrolière «impactant la production mondiale».

De son côté, le ministre russe de l'Energie Alexandre Novak, cité par les agences russes, a confirmé qu'«environ 15 pays» prévoyaient de participer à la rencontre de Doha et dit que l'Iran avait indiqué être «prêt à participer» à une telle réunion.

D'ici le 17 avril, «une résolution ou déclaration commune reflétant l'intention des pays à geler leur production à un niveau pas plus haut que celui de janvier 2016, sera probablement» préparée, a-t-il expliqué. «Nous allons aussi discuter, lors de cette rencontre, des mécanismes de surveillance des accords».

Interrogé sur les éventuelles sanctions visant les pays qui violeraient un éventuel accord, il a répondu que le sujet serait discuté pendant la rencontre. «Il peut y avoir beaucoup de propositions à ce sujet, et aujourd'hui il est trop tôt pour parler de mesures concrètes».

Les cours du pétrole rebondissaient mercredi sous l'effet d'achats à bon compte dans un marché qui avait recommencé à décliner. Le cours du baril de «light sweet crude» pour livraison en avril prenait 58 cents à 36,92 dollars.

Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en mai s'appréciait de 40 cents à 39,14 dollars. Le Brent était repassé au-dessus des 40 dollars le baril pour la première fois de l'année la semaine passée.

Et à New York, les cours du pétrole ont ouvert en hausse, les investisseurs se montrant plutôt optimistes avant des chiffres hebdomadaires sur l'état de l'offre américaine.