Les investissements miniers devraient poursuivre leur glissade en 2015 au Québec pour s'établir aux alentours de 2,3 milliards et du même coup se rapprocher de leur niveau de 2009.

Selon les données préliminaires de l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) publiées jeudi, la baisse devrait être de 22,7 % par rapport à 2014 et de 55,2 % depuis le sommet de 2012, lorsque les investissements avaient été de 5,1 milliards.

L'agence statistique est toutefois optimiste pour 2016, puisqu'elle prévoit des investissements de 2,8 milliards, en progression de 21,1 %.

Cette croissance devrait être soutenue par des dépenses totales de 2,6 milliards en travaux d'aménagement, en immobilisation ainsi qu'en réparation et entretien sur les sites miniers de la province.

Puisque l'année 2015 a été très mauvaise pour le secteur minier québécois, de nombreuses sociétés ont décidé de repousser ces dépenses pour l'année suivante, a observé le responsable des statistiques sur l'investissement minier à l'ISQ, Louis Madore.

De leur côté, les dépenses en travaux d'exploration devraient demeurer plutôt stables en 2015, à 219 millions, ce qui, sans être une embellie, constitue en quelque sorte la «fin de la saignée», croit M. Madore.

La Côte-Nord et l'Abitibi-Témiscamingue se partagent encore une fois la part du lion des investissements miniers, avec 96,4 %, ou 1,63 milliard.

Particulièrement affectée par la déprime des prix du fer, la Côte-Nord a constaté une baisse des investissements de l'ordre de 30,7 %, suivie du Nord-du-Québec, à 29,8 %.

Surtout axée sur le secteur aurifère, l'Abitibi-Témiscamingue a été en mesure de limiter les dégâts, avec un léger recul de 0,5 % des investissements.

À une semaine du dépôt du budget du gouvernement Couillard, l'Association minière du Québec (AMQ) espère une «bouffée d'air frais» et des allègements dans les façons de faire.

«On assiste à une diminution soutenue des investissements depuis 2013, rappelle sa présidente-directrice générale, Josée Méthot. Bien qu'il soit vrai que le secteur minier mondial tourne au ralenti, les décisions que les différents gouvernements ont prises au cours des dernières années ont certes nui à l'attractivité du Québec auprès des investisseurs et on en subit les contrecoups.»