Les cours du pétrole se stabilisaient à l'ouverture mardi à New York après des mauvais chiffres chinois, même si les investisseurs semblaient toujours espérer un ralentissement de l'offre.

Vers 9h15, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en avril gagnait juste 4 cents à 37,94 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après de premiers échanges hésitants.

«Sur fond de statistiques sur l'économie ou le brut qui devraient pousser à la baisse on voit le marché soutenu par les discours et les attentes d'une intervention sous une forme ou une autre par les pays producteurs», a déclaré Matt Smith, chez ClipperData.

M. Smith a évoqué en particulier les statistiques sur le commerce extérieur chinois, qui pesaient sur les Bourses européennes: la Chine a vu ses exportations s'effondrer d'environ 25% en dollars sur un an, ce qui a été interprété comme le signe d'un ralentissement économique inquiétant.

Certes les importations de pétrole brut ont grimpé de 19% sur un mois, mais pour M. Smith «il se pourrait qu'ils mettent tout ce pétrole dans des réserves, plutôt que de répondre à la demande». «Les importations pourraient bien baisser dans les mois à venir», estimaient aussi les analystes de Commerzbank.

Mais le marché réagissait peu à ces signes inquiétants, M. Smith évoquant un mouvement général où les investisseurs ayant parié sur la baisse des cours liquidaient leurs positions, créant un puissant «effet boule de neige» à la hausse difficile à inverser.

C'est ce qui a permis au WTI de s'afficher au plus haut depuis fin décembre, et à la référence européenne du brut, le Brent, de grimper à des niveaux plus vus depuis début décembre.

Les cours du brut, qui ont perdu plus de 60% depuis juin 2014 en raison d'une offre largement excédentaire, ont amorcé une nette reprise depuis la mi-février et la proposition faite par l'Arabie saoudite et la Russie - les deux plus gros producteurs de brut au monde -, ainsi que le Qatar et le Venezuela, d'un accord pour geler leur production à ses niveaux de janvier afin d'enrayer la chute des prix.

Depuis, d'autres spéculations ont fait surface concernant la tenue d'une réunion entre producteurs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et hors OPEP à la fin du mois de mars, même si la date, le lieu et les participants d'une telle rencontre restent à définir.

«Cette reprise (des cours) semble exagérée dans la mesure où l'offre sur les marchés mondiaux se maintient toujours à des niveaux effrayants tandis que le pétrole iranien a atterri en Europe pour la première fois depuis la levée des sanctions», s'inquiétait Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

M. Smith a également indiqué qu'il fallait s'attendre à une nouvelle progression des stocks de brut aux États-Unis la semaine dernière, même si parallèlement la production américaine semble en pente descendante.

«Selon le ministère américain de l'Énergie, la production de pétrole de schiste américain devrait se réduire de 106 000 barils par jour en avril pour atteindre 4,87 millions de barils par jour», au plus bas depuis juillet 2014, ont noté les analystes de Commerzbank.