Le ministre de l'Énergie des Émirats arabes unis a estimé lundi que de nombreux pays pétroliers avaient gelé effectivement leur niveau de production pour soutenir les prix, comme l'avaient demandé plusieurs États.

«Le prix actuel (du baril) est en train de pousser tout le monde à geler la production et je pense que ce gel est effectif au moment où je vous parle», a déclaré Suhail al-Mazroui à des journalistes à Abou Dhabi.

«Il n'est pas logique pour tout un chacun d'augmenter la production avec les niveaux actuels des prix», a-t-il souligné.

Mi-février, l'Arabie saoudite et la Russie --les deux premiers producteurs de brut-- avaient proposé, avec le Qatar et le Venezuela, que tous les pays producteurs de pétrole gèlent leur production à son niveau de janvier afin d'enrayer la chute des prix.

Lundi matin, les cours du pétrole continuaient d'être orientés à la hausse, à la faveur des bons chiffres de l'emploi américain et de la chute persistante des activités américaines de forage. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence européenne du brut, pour livraison en mai, gagnait 70 cents à 39,42 dollars.

L'or noir a perdu plus de 60% depuis juin 2014, quand le baril se négociait à 100 dollars, en raison d'une offre largement excédentaire que ne parviennent plus à absorber des économies - notamment chinoise - en plein ralentissement.

Le ministre émirati a par ailleurs indiqué que son pays, membre de l'OPEP, n'avait pas reçu d'invitation à une réunion projetée et consacrée à un gel de la production de pétrole, après que le ministre nigérian du Pétrole Emmanuel Ibe Kachikwu a indiqué, selon l'agence Bloomberg, qu'elle aurait lieu le 20 mars en Russie.

«Nous avons entendu parler d'une telle réunion entre membres et non membres de l'OPEP, mais nous n'avons pas reçu d'invitation officielle», a déclaré M. Mazroui.

«S'il y a une invitation, les Émirats seraient toujours prêts à coopérer dans le cadre de l'OPEP», a-t-il dit.