Le pétrole a fini en baisse une séance hésitante vendredi à New York, sans parvenir à se réjouir d'une forte baisse du nombre de puits aux États-Unis sur fond de résignation devant les déséquilibres du marché.

Le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars a cédé 83 cents à 30,89 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a perdu juste 40 cents à 34,06 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Les cours ont connu une séance particulièrement volatile, oscillant autour de l'équilibre dans un marché hésitant à prendre des positions fermes alors que le dollar s'est renforcé dans le sillage du rapport mensuel sur l'emploi américain, pénalisant les acheteurs munis d'autres devises, et que la perspective d'une entente pour réduire la production et les excédents paraissait toujours très incertaine.

En fin de séance, la société de services pétroliers Baker Hughes a annoncé qu'il y avait 31 puits en activité de moins cette semaine que la semaine dernière, un reflux important laissant une nouvelle fois espérer que la production américaine finisse par décliner.

«Mais le WTI n'a pas réussi à consolider ses gains après cette annonce», a souligné John Kilduff, chez Again Capital, notant que pour le moment «le tableau des données fondamentales est incroyablement négatif».

Le pétrole «est fondamentalement orienté à la baisse et les attentes décroissantes d'une réunion d'urgence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) ont entravé toute reprise des prix», a souligné de son côté Lukman Otunuga, analyste chez FXTM.

Les analystes de Commerzbank estimaient que plus l'Arabie saoudite et les autres pays du Golfe hésitaient à prendre part à ces discussions, plus les espoirs de réductions de production risquaient de s'envoler et les prix de revenir sous pression.

«Nous considérons que la rencontre prévue dimanche entre le ministre vénézuélien du pétrole Eulogio del Pino et le ministre saoudien du pétrole Ali al-Nouaïmi comme le prochain événement clé susceptible d'assurer le succès ou l'échec de la campagne pour organiser une réunion d'urgence de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) avec participation russe et omanaise», faisait valoir de son côté Tim Evans, chez Citi.

Par ailleurs, «des chiffres médiocres sur l'emploi suggèrent que l'économie (américaine) n'est peut-être pas aussi solide qu'on peut l'espérer», relançant les craintes pour la demande, a relevé Phil Flynn, chez Price Futures Group.

Pour le moment, «nous ne voyons rien qui puisse détourner le marché de sa chute en piqué», a dit M. Kilduff.

«Je ne crois pas que nous soyons stabilisés», a-t-il ajouté, craignant le retour d'un mouvement général de vente la semaine prochaine.