Hydro-Québec a mis une croix sur une somme record de 84 millions en factures impossibles à recouvrer chez sa clientèle en 2014.

Les chiffres, obtenus en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, indiquent aussi qu'un nombre sans précédent de clients résidentiels d'Hydro-Québec ont dû conclure des ententes avec l'entreprise parce qu'ils n'arrivaient pas à payer leurs factures.

Selon Hydro, cette hausse du nombre d'ententes de paiement « est causée par les soldes plus élevés à la suite des hivers froids et des assouplissements consentis par Hydro-Québec pour faciliter le règlement du solde ».

Il faut ajouter que les tarifs d'électricité ont augmenté de 2,4 % en 2013 et de 4,3 % en 2014, ce qui a contribué à faire exploser les factures résidentielles.

Les clients commerciaux et d'affaires d'Hydro-Québec ont aussi connu des difficultés de paiement. Le nombre d'ententes de paiement conclues avec des clients commerciaux (39) est un record des cinq dernières années, de même que le nombre d'ententes avec la clientèle d'affaires (3).

IMPACT À RETARDEMENT

L'Union des consommateurs a plusieurs fois dénoncé devant la Régie de l'énergie les hausses de tarifs à répétition qui frappent davantage les familles à faibles revenus qui habitent des logements mal isolés et coûteux à chauffer.

Hydro-Québec a justifié ses récentes hausses de tarifs par l'achat à un coût élevé d'une quantité croissante d'énergie éolienne dont elle n'a pas besoin, pour se conformer aux directives du gouvernement.

Selon Marc-Olivier Moisan Plante, analyste en énergie de l'Union des consommateurs, le coût des mauvaises créances sert aussi à justifier les hausses de tarifs, et Hydro-Québec exagère le coût de ces factures impayées.

Hydro récupère le coût des mauvaises créances de deux façons : à même son fonds de roulement qui porte intérêt à 7,04 % et qui est répercuté dans les tarifs, et avec des frais d'administration de 14,04 % qui s'appliquent aux factures en retard.

L'Union des consommateurs a dénoncé cette double compensation devant la Régie de l'énergie qui examine la prochaine hausse de tarifs d'électricité demandée par Hydro-Québec. Après avoir réclamé 1,9 %, Hydro a révisé sa demande à la baisse, à 1,7 %, en l'expliquant par le report de projets éoliens.